Les Algériens ont tendance, de plus en plus, à organiser leurs mariages dans des salles réservées à cet effet, au lieu de leurs domiciles, comme c’était la coutume auparavant.
En effet, ils se contentent de convier leurs invités au niveau de ces espaces et de leur servir des gâteaux et/ou repas, au rythme de variétés animées par des disc-jockeys et puis chacun rentre chez lui.
Voilà, en résumé, en quoi consiste une fête de nos jours. Un nouveau mode de cérémonie qui dure le temps d’un après-midi ou d’une soirée. Si les habitants des grandes villes sont contraints de recourir à ce système en raison de l’exiguïté de leurs habitations, les ruraux, quant à eux, y voient un moyen de réduire les dépenses et les tracasseries. D’ailleurs, les salles des fêtes sont souvent réservées plusieurs semaines, voire des mois, avant l’événement afin de s’assurer une place, tant la demande est forte. Toutefois, cette attitude a tué l’esprit de convivialité qui marquait, jadis, ces événements. Même au domicile des concernés, c’est souvent un nombre restreint de personnes qui sont invitées. Juste les proches de la famille à l’instar des oncles, des tantes et des grands-parents. «A chaque époque son mode d’organisation de ces évènements. Personnellement, je ne suis pas en mesure de célébrer mon mariage à la maison, bien que nous ayons assez d’espace pour le faire. Dans une salle des fêtes, ça coûte beaucoup moins cher car je ne suis pas contraint d’inviter beaucoup de personnes vu que je donne deux cartes d’invitation à chaque famille, pas plus.
Alors que si je l’organisais chez moi, chaque invité viendrait accompagné de trois ou quatre autres personnes et c’est vraiment trop pour mon budget», explique Mourad, 38 ans, qui va convoler en justes noces en août prochain. «J’ai déjà réservé une salle à Bab Ezzouar, bien que j’habite à Birkhadem, mais c’est un choix délibéré. Je veux m’éloigner de mon quartier afin d’éviter la colère de certains voisins que je n’ai pas à inviter», ajoute notre interlocuteur.
Et à son ami Salim, 42 ans, d’intervenir : «Il n’y a pas mieux que les salles des fêtes. J’ai célébré mon mariage, il y a deux ans, de la même manière, même si mes parents étaient contre cette idée. D’ailleurs, par un simple calcul, j’ai pu les convaincre en leur prouvant que la différence, en termes de coût, était très importante ajouté aux efforts et au travail nécessaires pour l’arrangement de la maison, la préparation des mets, de la vaisselle, l’aménagement de l’espace réservé aux invités, etc.» L’argument pécuniaire n’est, cependant, pas le seul paramètre qui pousse les Algériens à adopter cette nouvelle mode. Il y a aussi le facteur temps. En effet, on arrive à gagner beaucoup sur le temps réservé, généralement, à la préparation de la fête à la maison, les tables et chaises à louer ou à demander aux voisins ou amis, le nettoyage et la remise en état de la maison après la fête…
C’est dire que la génération actuelle fait tout pour épargner le facteur temps, argent et effort, sans se soucier de l’ambiance et de la convivialité et surtout de la solidarité et de l’entraide qui caractérisaient, jadis, ces évènements familiaux. …