Un duel égypto- sud africain qui promet d’autres surprises. Surprise de taille, puisque, au pays de Mandela, on considère qu’il ne s’agirait en fait que d’une «mauvaise interprétation des propos» attribués à un responsable de la SAFA (lire fédération sud africaine de football) qui doit d’abord en référer au gouvernement, seul habilité à délivrer le fameux quitus. Alors une simple «manifestation d’intérêt» en attendant le dépôt du document qui aurait atterrit déjà sur les bureaux de la CAF qui confirmait (à juste titre ?) avoir reçu, dans les délais impartis (vendredi dernier, minuit), deux candidatures et que l’Afrique du Sud y figurait. D’ici le 09 janvier prochain, on y verra plus clair, alors que toute lecture relative au refus de l’Algérie d’entrer dans la course s’avère difficile, les officiels s’évertuant à invoquer (ce que l’on peut comprendre) des raisons extra-sportives. De quelle nature ? Difficile de se retrouver.
Aux pieds des Pyramides …
On attendait le Maroc, se sera finalement ou la terre des «pharaons» ou la patrie (à voir, sur le sujet) de feu Mandela. Deux candidats aux atouts immenses et possédant plus d’un tour dans leur sac, de gros moyens et tellement d’arguments convaincants (l’expérience dans l’organisation des évènements majeurs, notamment) pour remporter le gros lot et s’imposer comme les favoris leur permettant, dans des délais très courts (une véritable course contre la montre), d’accueillir la compétition des compétitions sur le continent. D’ici la date butoir de la seconde semaine du 1er mois de la nouvelle année et une montée assurée de la pression, on en saura un peu sur les chances de deux candidats au long cours et, par conséquent, pour qui penchera la balance.
En attendant, également, le public algérien, sevré de tournois majeurs, est appelé, sur fond de spéculations n’en finissant pas, à prendre son mal en patience. Faute d’explications convaincantes, le flou artistique entourant évidemment les différentes sorties médiatiques du Ministre, M. Hattab. Grosse surprise donc au Maghreb dont les espoirs reposaient, comme on le sait, sur le royaume chérifien donné pour successeur sûr (on ne dira pas naturel) du Cameroun renvoyé finalement à ses rêves faute de dossier solide. Renvoyé revoir ses plans. Renvoyé à 2021 avec un surcis de deux années supplémentaires pour mieux s’armer et se donner un nouveau souffle et ainsi rebondir et rassembler l’élite footballistique africaine dans les meilleures conditions. L’assurance (avec des pincettes ?) de ne pas se rater à l’occasion d’une réunion de «famille» pas toujours dénuée d’arrière-pensées. Pas seulement sportives lorsqu’on sait que les amitiés d’hier, sont rarement celles d’aujourd’hui et encore moins celles de demain, les voltefaces et les dérobades toujours à prévoir.
Le Maroc, notre voisin de l’Ouest, après avoir longtemps mis l’habit de super favori (la majorité ayant décidé, pour diverses raisons, de ne pas s’investir et lui faire place-nette en raisons, peut-être, d’une concurrence qualifiée à l’avance de déloyale et donc d’un défi difficile à relever lorsqu’on sait les relations privilégiées et ne laissant aucun doute et surtout pas indifférents les observateurs liant le président de la fédération royale marocaine et le nouveau patron de l’instance en charge de la gestion du jeu à onze continental) a donc décidé, dans les temps morts, de prendre tout le monde à contre-pied et de se retirer d’une compétition qui prend une curieuse trajectoire. Raisons évoquées (c’est du moins la conclusion, peut-être hâtives, que nous servent des analystes qui n’ont pas peut-être pas tort et le raisonnement tient apparemment la route) les énormes intérêts le liant au Cameroun et une brouille en vue aux conséquences économiques (on ajoutera politiques) que, et du côté de Rabat, on s’est fait fort d’éviter dans une conjoncture difficile où le moindre marché perdu a son poids. Réal-politique quand tu nous tiens.
La douche froide marocaine passée et le temps d’encaisser (si tant est Ahmad Ahmad n’était pas dans les secrets de Dieu), la CAF, espérant de nouvelles grosses surprises (elle ne viendra pas d’Algérie, le MJS ne mettant pas beaucoup de temps pour évacuer d’un revers de la main les menus espoirs quant à l’entrée dans la course à la succession du pays du fantasque Roger Milla, en soulignant que le «coup» ne valait pas la chandelle, pas dans la «précipitation» surtout) et une fois passées en revue toutes les solutions de «rechange», bénéficiera de deux superbes perches tendues par l’Égypte et l’Afrique du Sud, de loin (ne le cachons pas), les mieux nanties, qui nous proposent un match à distance palpitant et au suspens garanti.
Pas intéressés, vraiment ?
Pour la énième fois, et à partir de la ville de Mila, le premier responsable du sport algérien (dans notre pays, il passe souvent pour le ministre du football et ça se confirme toujours), soulignait tout récemment encore, avec plein de convictions, que «l’Algérie disposait de toutes les conditions et des installations sportives lui permettant d’organiser les plus grandes compétitions sportives.» Et, comme rapporté par l’APS, d’aligner des chiffres qui peuvent paraître ne pas dire le contraire.
Tout dire. On l’écoute en ouvrant les guillemets : «L’Algérie occupe, avec pas moins de 53 complexes sportifs aux côtés de deux autres (ceux d’Oran et de Tizi-Ouzou, en voie de finition, ndlr) sur le point d’être réceptionnés la troisième place en Afrique après l’Afrique du Sud (tiens, tiens !) et le Nigeria en matière d’infrastructures sportives.» Une manière (si tant-est-elle tient vraiment la route) de justifier la non candidature algérienne par d’autres arguments sans relation directe avec le manque avéré ou non (il faudra en reparler, notamment pour le football et le manque criant enregistré en la matière, nombre de clubs huppés, dans les grandes villes comme la capitale, portant l’habit peu flatteur de SDF à l’exemple du MC Alger) des infrastructures, du côté du «1er mai», par la voix toujours de Hattab, on préfère (c’est le mot ?) parler d’ «autres considérations et circonstances.»
Pour clore la polémique (c’en est une quoi qu’on dise en l’absence de vrais éclairages), on nous prie de croire qu’au niveau du département de Hattab, qui rappelle que ce n’est pas les moyens qui manquent, «on sait ce qu’on est en train de faire.» Plus flou que çà ? On repassera. Et une nouvelle page qui se tourne dans la grande série d’«échecs» alignés par nos représentants dans leur quête inaboutie (à une autre décennie) de refaire le détour d’Alger à un tournoi qu’on n’est même plus sûr de suivre à la TV, le simple téléspectateur algérien se révélant, pour sa part, dans l’incapacité financière à suivre l’appétit grandissant des chaînes internationales détenant le monopole des retransmissions de ce genre de compétitions devenues inaccessibles pour la majorité.
D’autant plus difficile que la direction de l’ENTV montre ces dernières années, la crise économique aidant, des signes qui ne trompent pas. Ou plus personne dans nos chaumières où l’on se contente des miettes grâce au génie de nos «pirates» maintenant que les images venues du ciel «tombent» au compte gouttes. On nous prie de faire confiance aux responsables de notre sport sommés néanmoins d’apprécier le désappointement d’une opinion qui voit en ces occasions perdues (elles ne se représenteront pas avant 2027 et l’édition de Guinée et encore, car il faudra compter avec les coulisses et l’amour fou que la CAF voue à notre pays), comme autant de «défaites» pour un pays dans l’incapacité de réunir les suffrages de ses pairs et qui apprendrait à redoubler encore d’efforts pour reprendre sa véritable place dans le concert africain.
Reprendre langue avec le mot «entrisme», disparu par exemple de notre «dico», ne nous fera que du bien. On parle des rouages d’une CAF où il n’y a pas de place (ou plus) pour le simple plaisir d’y être. Depuis l’éviction «programmée» (ce n’est pas vrai ?) de l’ancien président Raouraoua (merci pour le service rendu), l’exemple du N°1 de la fédération royale marocaine, Leqjaa, est là pour rappeler l’urgence d’une remise en ordre. Pas seulement en football qui reste, bon an mal an, le «roi» en dépit du mal de tête constant qu’il provoque chez tout le monde. À quand le réveil ? Le retour aux sources ?
Azzouaou Aghilas