On commencera sans Mansouri

On commencera sans Mansouri
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Rabah Saâdane a animé sa première conférence de presse à partir du lieu d’entraînement des Verts, en l’occurrence, l’Ugo Stadium Le coach des Verts est revenu sur plusieurs aspects, notamment les aspects technico-tactique et médical de tous ses poulains. Bien évidemment, le sélectionneur national a évoqué la mise sur le banc des remplaçants de Yazid Mansouri. Dans un premier temps, Rabah Saâdane a fait un premier bilan sur les trois premiers jours passés ici à San Lameer. «Il faut revenir en arrière pour comprendre la situation que vivait l’équipe.

A Crans-Montana, nous avons effectué des bilans médicaux et physiques pour déterminer dans quel état nous avons repris les joueurs. Nous avons fait surtout une adaptation à l’altitude. Lorsqu’on est descendus de Crans-Montana, nous avons joué avec une équipe expérimentale. On avait 15 joueurs disponibles et on a joué avec face à l’Irlande. Deuxième étape : nous sommes allés en Allemagne et là, nous avons travaillé véritablement sur le terrain… »

«Voici les deux variantes que je suis en train d’essayer»

Avant de poursuivre : «Depuis le début, je vous avais dit une chose : je vais reconstituer mon équipe à partir de la base qui existait avant. Lorsqu’on est arrivés au match des Emirats, cé sont 80% de l’effectif qui ont joué le match du Soudan face à l’Egypte. Mon objectif était de revenir à cette composante, avec le retour des blessés. Parce qu’on ne peut pas, notamment dans une Coupe du monde, se permettre de faire de grandes modifications. Et là, pour avoir le minimum de cohésion dans l’équipe, on est revenus à l’équipe type. On a vu la réponse aussi bien de la préparation que du physique. Les joueurs ont mieux répondu que lors du stage de la Suisse et cela voulait dire qu’on était sur la bonne voie. Tactiquement, il y avait des lacunes mais j’avais dit que lors de ce dernier stage ici en Afrique de Sud, que nous allions rectifier le tir dans les cinq séances qui restaient avant la Slovénie. Aussi bien sur le plan défensif que sur le plan offensif. On en est là. Nous avons récupéré Yebda, nous avons fait quelques essais. Les deux variantes et voici mes deux variantes :

1. Soit on joue de la même manière que face aux Emirats, mais ce ne sera pas la même chose face à la Slovénie. Car face aux Emirats, on a joué de façon très offensive, donc il faut trouver un équilibre.

2. On peut jouer en 4-4-2, soit ce match-là, soit le 2e ou le 3e. On a cette option et je prépare mon équipe en vue de s’adapter aux mêmes conditions du match car ce sont les joueurs qui vont répondre sur le terrain et non moi. Il faut savoir que je suis en train de préparer mon équipe dans un minimum de temps et on se doit de constituer la meilleure équipe possible en vue de chaque match pour qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes», a fait savoir le coach des Verts, concernant les schémas tactiques qu’il est en train d’essayer depuis son arrivée ici en Afrique du Sud.

«Mansouri, je l’ai préparé psychologiquement »

Interrogé sur la mise au banc des remplaçants de Yazid Mansouri, Rabah Saâdane ne semblait pas du tout être gêné en affirmant : «J’ai discuté avec Mansouri comme avec Gaouaoui et Saïfi depuis un bon bout de temps. Personnellement, je fais le maximum pour ne pas subir la pression, d’ailleurs j’ai décidé de ne plus voir ce qui se passe dans la rue et j’ai surtout appris une bonne chose : c’est de ne plus lire ce qui s’écrit et je me consacre à l’équipe et à mes joueurs. Comme je vous l’ai déjà dit, à travers les matchs amicaux, j’essaie de trouver la meilleure équipe possible tout en respectant tout le monde. J’ai travaillé dans ce sens-là. Mansouri, j’ai discuté depuis le début avec lui, pour qu’il se prépare psychologiquement, éventuellement, parce qu’il y a de la concurrence qui n’existait pas à ce poste-là auparavant.

Aujourd’hui, on a quatre joueurs de haut niveau à ce poste et on cherche l’intérêt de l’équipe nationale. C’est tout, c’est au-dessus de tout le monde, y compris de moi-même. Je suis responsable et j’essaie de constituer la meilleure équipe possible. J’ai un grand respect pour la carrière de Gaouaoui, de Saïfi et de Mansouri et tout ce qu’ils ont donné pour l’équipe nationale. Que les choses soient claires, c’est le niveau actuel des joueurs qui prime.

Nous ne sommes pas là pour faire sortir des joueurs par la petite porte. Si j’avais subi les pressions, il y a plein de joueurs âgés que je viens de citer qui ne seraient pas là parmi nous. Mais j’ai imposé mes vues et je continue à le faire dans les règles que j’ai définies. Quand les joueurs sont arrivés, certains ne jouaient pas dans leurs clubs, mais ce sont les meilleurs qui vont jouer. C’est mon avis et celui de mon staff. Je pense qu’on fait très peu d’erreurs et on fait le maximum pour représenter dignement l’Algérie à ce Mondial», a fait savoir le coach des Verts concernant le joueur du FC Lorient.

«La paire du milieu défensif sera composée de Lacen et Yebda»

Même s’il paraissait logique qu’en l’absence de Mansouri c’est bel et bien Hassen Yebda qui allait être titularisé, Rabah Saâdane a toutefois tenu à le confirmer : «La paire de milieu défensif, ce sera Yebda et Lacen. C’est déjà tranché, sauf cas de dernière minute… On ne peut pas savoir ce qui va se passer d’ici ce match. Il peut y avoir des blessures. Pour le moment j’ai dégagé une équipe à un poste près où il me reste deux options.

D’ici le match ce sera tranché. Mais l’équipe est déjà dessinée et les joueurs sont au courant. Il faut dire que si j’’ai tardé à le faire c’est tout simplement parce que je n’avais pas l’ensemble de l’effectif. Je ne vous cache pas que c’est difficile, surtout dans un championnat du monde, d’expliquer ou de faire comprendre à un joueur qu’il perd sa place à cause de la concurrence. Mais c’est un grand professionnel et quelqu’un de remarquable qui a été capitaine de l’équipe nationale depuis plusieurs années. Il y a des cas comme ça où il faut se sacrifier pour l’équipe.

Il y a Thierry Henry et Terry le capitaine de l’équipe d’Angleterre. Mais le cas le plus similaire est celui de Thierry Henry qui a une carrière extraordinaire, meilleur buteur de l’équipe de France qui a fait des sacrifices pour l’équipe de France. Nous devons le faire même si c’est douloureux.

«J’ai opté pour les éléments les plus en forme en raison de l’altitude»

Rabah Saâdane a aussi expliqué les raison de ses choix contre la Slovénie en affirmant qu’il lui était impératif de trouver un équilibre entre sa défense et son attaque : «J’ai choisi un équilibre défensif-offensif pour qu’il y ait un bon amalgame. J’ai choisi des joueurs, notamment sur le plan offensif, qui sont plus efficaces que d’autres actuellement. J’ai aussi choisi les joueurs les plus en forme parce que nous allons jouer en altitude et que là, il s’agit d’un facteur déterminant.

Les choses sont claires : j’ai essayé de garder la cohésion et l’ossature de l’équipe qui a toujours joué, mais malheureusement, cette dernière n’a pas joué depuis la CAN et surtout le Soudan. Donc et comme tout le monde le sait, je n’ai jamais pu aligner la même équipe pour cause de blessures de beaucoup d’éléments titulaires», a tenu à déclarer le sélectionneur national.

«Même si on a ramené des jeunes, on ne peut pas tout chambouler»

«On était limité au niveau effectif, c’est pourquoi nous avons essayé de récupérer nos principaux titulaires. Le bilan de la Coupe d’Afrique, c’est que nous avions 13, 14 joueurs de haut niveau, mais derrière, le banc n’était pas du même niveau. Même si maintenant nous avons ramené des jeunes, on ne peut pas les introduire et tout bouleverser. On peut en mettre deux ou trois maximum. Sinon vous détériorez la cohésion de l’équipe.

Des circonstances très défavorables ont touché l’équipe nationale. Je parle du calendrier qui nous a été donné. On a terminé les qualifications en novembre, ensuite, la CAN en janvier, face à la Serbie en amical, on était décimés. Evidemment, il y avait un nombre de blessures et des joueurs qui ne jouaient plus dans leur club. Il fallait trouver, en trois semaines, et encore il faut enlever le stage en altitude qui ne nous a pas permis de faire un travail technico-tactique et donc vous devez remettre l’équipe à niveau en deux semaines pour le championnat du monde. C’était difficile mais on a fait avec. Je pense sincèrement que les joueurs vont donner le maximum pendant les premiers matchs», a affirmé le coach des Verts.

«J’hésite encore pour deux postes»

Lors de cette conférence de presse, le sélectionneur national a fait savoir qu’il avait encore deux hésitations : «Le poste dans lequel j’hésite, c’est l’attaquant de pointe et celui du flanc droit. Mais beaucoup plus, celui du flanc droit, c’est-à-dire, l’autre côté de Nadir Belhadj qui reste à régler», a fait savoir Saâdane.

«Après le 2e match, on partira directement à Pretoria»

Il n’y aura pas de changement de camp de base parce que nous sommes dans un système Fifa. Les choses sont très claires. Par contre, pour le troisième match, nous allons rallier Pretoria directement à partir du Cap. L a raison, c’est pour permettre à l’équipe de mémoriser plus longtemps l’altitude en tenant compte des recommandations médicales. Parce que le 3e match est déterminant dans une compétition.

«Les Slovènes ont une bien meilleure cohésion que nous»

Interrogé sur ce que redoutait le plus le coach des Verts quant à son premier adversaire de dimanche prochain, ce dernier dira : «La Slovénie est un petit pays, mais ils ont une grande équipe. Par rapport à l’Algérie, ils ont une très grande cohésion sur le plan défensif et offensif. J’ai vu leurs statistiques, elles changent très peu. Ils ont la chance de ne pas avoir eu de blessés, tant mieux pour eux. Pour moi, c’est un adversaire extrêmement difficile et le match sera très serré pour eux comme pour nous.»

«C’est Yahia qui sera le capitaine»

Vu que Yazid Mansouri ne sera pas titulaire dimanche, c’est Antar Yahia qui prendra le brassard : «On a fait la classification avant le début de cette Coupe du monde. Donc c’est certainement le 3e, Antar Yahia, qui sera capitaine face à la Slovénie. Pour ce qui est des changements en Coupe du monde, je dirai que cette dernière, comme l’équipe d’Algérie, a beaucoup grandi et cela sur tous les plans : médiatique, organisationnel, sécuritaire. Ce qui me surprend le plus, ce sont les déplacements, on est obligé de voyager tout le temps. L’Afrique du Sud est un très beau pays. Pour les supporteurs, c’est bien de voyager, mais pour les équipes, ce serait mieux de rester sur place», a tenu à préciser le coach national.

«Nous compenserons nos faiblesses par la volonté»

Enfin et pour ce qui est de son retour en Coupe du monde après 24 ans d’absence, Rabah Saâdane dira : «L’Algérie revient à un championnat du monde après une absence de 24 ans. C’est une équipe qui n’arrive pas dans les meilleures conditions de préparation, notamment au niveau de la cohésion offensive. Nous avons un certain nombre de problèmes parce que les dates Fifa et les blessures ne nous permettent pas de travailler convenablement. Néanmoins, nous allons faire notre apprentissage. On est considéré comme la petite équipe. Nous allons jouer sur le plan psychologique sans aucun complexe et sans aucune pression. Nous allons jouer des matchs de Coupe et l’Algérien est reconnu pour jouer avec ses tripes. Nous allons compenser nos faiblesses techniques avec la volonté que nous avons toujours eue lors des matchs de qualification à la Coupe du monde», conclut le sélectionneur national.