Suite à l’annulation de leurs vols de retour, des milliers de pèlerins, qui ont effectué le pèlerinage à la Mecque durant le Ramadan, se retrouvent bloqués à l’aéroport de Djeddah depuis plusieurs jours. Les autorités algériennes et les responsables de Saudi Arabian Airlines, qui devait assurer leur retour, s’accusent mutuellement.
Cette année encore, le retour des pèlerins algériens de la Omra (le petit pèlerinage effectué pendant le mois de Ramadan) pose problème. Alors que le Ramadan a pris fin en début de semaine dernière, des milliers d’entre eux n’ont en effet pas encore pu rentrer chez eux, la compagnie aérienne saoudienne ayant annulé leurs vols.
Le consul général d’Algérie en Arabie Saoudite, Salah Attia, qui s’exprimait ce week-end dans les colonnes du quotidien Asharq al-Awsat, est monté au créneau pour fustiger les responsables de Saudi Arabian Airlines, les accusant d’avoir « bafoué le droit des passagers ».
M. Attia s’élève contre «l’absence de toute explication objective des annulations des vols». «On peut accepter, à la limite, des retards de vols pour quelques heures, mais que la compagnie annule sans préavis ses vols constitue une violation des droits des passagers», affirme M. Attia qui note avec regret «des conséquences désastreuses sur les pèlerins, tant sur le plan psychologique que physique, d’autant plus que beaucoup parmi les passagers sont des personnes âgées qui ne peuvent pas rester à l’aéroport pendant de longues périodes».
Le consul algérien lance un appel à la compagnie saoudienne afin d’assurer rapidement le transport des pèlerins algériens. Pas moins de 70 000 pèlerins algériens ont accompli la Omra durant le mois sacré du Ramadhan.
M. Attia a déclaré que des pèlerins algériens sont aussi bloqués à la Mecque après l’annulation des transferts par bus qui devaient les emmener à l’aéroport de Djeddah. «Après de longues sollicitations entreprises par nos services consulaires, ces pèlerins ont été finalement logés dans des hôtels», affirme également le consul.
M. Attia s’élève contre l’absence de responsables de la compagnie Saoudienne à l’aéroport de Djeddah afin d’informer les agences de voyage et les pèlerins. «Depuis deux jours, je n’ai pas trouvé à qui me plaindre », déplore le consul. Interrogé sur une éventuelle intervention d’«Air Algérie » pour assurer le transport des pèlerins dont les vols ont été annulés par la compagnie saoudienne, M. Attia affirme que cela dépend des accords liant les deux transporteurs aériens.
De son côté, la compagnie Saudi Arabian Airlines annonce qu’elle est prête à indemniser les pèlerins qui ont vu leurs vols annulés à raison de 700 riyals (9.603 dinars, soit environ 127 euros) par passager pour chaque jour de retard et qu’ils seront logés dans des hôtels en attendant leur départ. Pour sa part, l’Autorité de l’aviation civile saoudienne impute, dans un communiqué, les raisons des retarder des vols du retour des pèlerins à «l’absence de confirmation des réservations des vols sur les titres de transport des pèlerins».
Elle a de plus ajouté que nombre d’entre eux n’avaient pas respecté les instructions concernant le poids, la taille et le nombre de leurs bagages.
L’année dernière, 3.500 pèlerins algériens étaient restés bloqués pendant quatre jours dans les aéroports de Djeddah et de Médine à leur retour du petit pèlerinage. L’histoire avait tourné à la crise diplomatique entre l’Algérie et l’Arabie Saoudite, et leurs compagnies nationales respectives (Air Algérie et Saudi Arabian Airlines), qui se renvoyaient la responsabilité des déboires des pèlerins.