La saison «omra 2013» a marqué d’une empreinte indélébile l’acti vité des voyagistes algériens, à l’instar des professionnels en activité dans ce créneau dans tous les pays musulmans, soumis qu’ils ont été sans exclusive à une limitation drastique des quotas de pèlerins.
«Tout le monde y a laissé des plumes», reconnaît le président du syndicat des agences de voyage à l’Est (SNAV – Est), M. L. Farid. «Seulement, ajoutera-t-il, le taux des pertes diffère d’une agence à une autre. Il y a ceux qui ont enregistré une perte sèche de 30 milliards, d’autres 3 milliards et il y a ceux qui s’en sont tirés à bon compte», dira-t-il.
On parle d’un taux de visas «réduit au quart» pour les agences de voyage algériennes, dont les gérants ont dû procéder au remboursement des clients avec tout ce que cela comporte comme perte sur le plan financier et moral.
Même ceux qui ont bénéficié d’un visa ont été invités à débourser 5 millions de centimes en plus, car les frais du visa ont connu une hausse considérable. De 400 rials, ces frais de visa sont passés à 1500 rials cette année, affirme-t-on, d’où la rallonge des 5 millions exigée au pèlerin.
D’une part, donc, l’argent avancé par le pèlerin est consommé auprès des partenaires saoudiens qui ne veulent plus (ou ne peuvent plus) rembourser des sommes diluées dans le circuit, les hôteliers en particulier, auprès desquels on avait pris des réservations «payées» de chambres pour les hadjis, et d’autre part il y a cette crédibilité du voyagiste auprès de sa clientèle.
Plusieurs agences de voyage ont subi la colère des clients qui n’ont pas lésiné sur le vocabulaire pour les désigner de tous les noms, lesquels clients ne croient pas aux évènements qui ont conduit les autorités saoudiennes à décider des restrictions dans les quotas accordés cette année aux pèlerins de tous les pays musulmans.
« Malgré toutes les explications, largement médiatisées, le client demeure sceptique et responsabilise au bout du compte le voyagiste, coupable à ses yeux de cette privation dont il a été l’objet », indique M. L. Farid.
Celui-ci admet le fait de recourir à des restrictions de visas à cause des vastes travaux d’extension engagés par les Saoudiens au niveau de la Mosquée El Haram, fallait-il seulement le prévoir longtemps avant pour éviter toute perte inutile, relève ce dernier.
Non sans préciser dans ce sens que « certains voyagistes ont été pris en otage avec leur clientèle par certains partenaires saoudiens lesquels ont offert aux voyagistes la possibilité de reporter le petit pèlerinage prévu lors du dernier ramadhan pour la période du mawlid ennabaoui echarif ».
Bien sûr, cela reste soumis à l’appréciation du pèlerin, «mais la marge de manoeuvre est très réduite devant cette solution proposée, c’est presque une option de contrainte qu’il faut accepter, surtout pour les voyagistes», concèdent plusieurs gérants d’agences qui s’accrochent à cette opportunité pour éviter la déroute, tout simplement.
Les hôteliers saoudiens qui subissent de leur côté un manque à gagner très important cherchent à tout prix à combler le déficit, car, sur les 34 000 lits mis en service, seuls 4000 ont été commercialisés et ont été réellement occupés par les pèlerins qui ont décroché leurs visas de la petite omra.
Ainsi, on apprend auprès des voyagistes algériens que les prix de location des chambres à Médine ou à La Mecque ont nettement augmenté. «Les Saoudiens exigent carrément le double du prix qu’on a l’habitude de payer», affirme-t-on. Le business c’est le business.
A. Zerzouri