Omicron en Algérie : quels risques pour l’automédication ?

Omicron en Algérie : quels risques pour l’automédication ?

La propagation rapide du variant Omicron en Algérie a donné lieu à une ruée inédite sur les médicaments dits « anti-Covid ». Or, le recours à l’automédication sans un avis médical est totalement à proscrire de l’avis des spécialistes, d’autant qu’Omicron n’est pas aussi dangereux.

Si l’infection au nouveau variant du coronavirus Omicron s’avère moins dangereuse que son précédent (le Delta), voire bénigne, c’est le recours à l’automédication sans avis médical qui constitue un danger pour la santé. En tout cas, c’est ce qu’affirment les professionnels de la santé.

Partant du principe qu’aucun médicament ni traitement n’est prescrit pour l’Omicron dans le monde, le président de la Société algérienne d’immunologie, le professeur Kamel Djenouhat affirmait que ce variant est « une infection très bénigne ». Selon lui, « les médicaments ne sont réservés qu’aux personnes vulnérables ».

Dans ce sens, le spécialiste explique que « 90% des cas Omicron ne devraient pas être traités », soulignant que « le meilleur traitement d’une infection virale est le repos ». D’ailleurs, il affirme que la prise des antibiotiques, des corticoïdes, de la vitamine C et de la vitamine D n’a aucun sens.

Ce que pourra provoquer le recours à certains médicaments

Pour sa part, le membre du Comité scientifique chargé de suivi de l’évolution de l’épidémie, le Dr Lyes Akhamouk, cité ce samedi par le Soir d’Algérie, met en garde contre l’utilisation des vitamines, qui pourra s’avérer dangereuse chez certaines personnes.

La prise des vitamines, notamment C et D « peut être très dangereuse pour les reins si elles sont prises au-delà de la dose conseillée », a-t-il alerté. Idem pour les autres médicaments souvent pris en cas d’infection au variant Omicron. À titre d’exemple, le spécialiste cite le paracétamol, « dont le surdosage peut entraîner des lésions hépatiques ».

L’intervenant cite également la prise de manière aléatoire des anticoagulants et des antibiotiques. Selon lui, « une prescription abusive des antibiotiques va engendrer des résistances à ce produit que nous allons payer pendant des années ».

Pour ce qui est des anticoagulants, « ils peuvent donner des hémorragies graves ». En outre, le Docteur assure que « les formes légères d’Omicron ne nécessitent ni antibiotiques ni anticoagulants ».

Par ailleurs, l’intervenant met en garde même contre l’utilisation anarchique de l’oxygène médical. L’expérience de la 3e vague avait démontré, selon lui, que plusieurs patients se sont retrouvés poumons endommagés suite à cela.