Omar Rebrab, fils aîné du fondateur de Cevital, interdit d’exercer toute activité économique

Omar Rebrab, fils aîné du fondateur de Cevital, interdit d’exercer toute activité économique
Omar Rebrab

Le groupe Cevital, fleuron du secteur privé en Algérie, traverse une tempête sans précédent. Après l’écart judiciaire de son fondateur, Issad Rebrab, c’est désormais au tour de son fils aîné, Omar, d’être visé par une interdiction de gérer ou d’exercer toute activité commerciale.

Mercredi dernier, la décision est tombée : la justice a ordonné l’interdiction formelle pour Omar Rebrab de mener toute activité commerciale. Une mesure confirmée par une note officielle datée du 9 juillet, émise par la Banque d’Algérie à l’attention des directeurs généraux des banques.

Le groupe Cevital en crise : Omar Rebrab interdit d’exercer toute activité commerciale

Cette note, portant le numéro 2025/506, stipule que toute opération bancaire impliquant Omar Rebrab doit être gelée jusqu’à nouvel ordre, en exécution d’une décision du juge d’instruction en charge de la Chambre trois du Pôle pénal économique et financier du tribunal d’Alger, en date du 3 juillet 2025.

Concrètement, cela signifie une mise à l’écart totale de Omar Rebrab des affaires de Cevital, avec des répercussions immédiates sur les activités liées aux filiales qu’il gérait ou auxquelles il était associé.

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Depuis 2022, le groupe Cevital fait face à une série de revers économiques. Ses revenus ont chuté de manière significative, passant de 5,1 milliards de dollars en 2022 à 3 milliards en 2025, soit une baisse de 40 % en deux ans.

Cevital face à une baisse de 40 % de ses revenus en deux ans

Avec 26 filiales et environ 18 000 employés, Cevital est actif dans plusieurs secteurs clés, notamment l’agroalimentaire, l’électroménager, et la logistique.

Créé en 1998 par Issad Rebrab, le groupe Cevital s’est imposé comme un acteur central de l’économie algérienne et un leader continental dans l’agro-industrie. Il produit chaque année 450 000 tonnes d’huiles, soit 140 % des besoins du marché national, et 2 millions de tonnes de sucre blanc, avec une capacité d’exportation vers l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient.

En 2014, Cevital a racheté la société française Brandt et a construit une usine à Sétif capable de produire 8 millions d’appareils électroménagers par an, dont 90 % sont destinés à l’exportation.

Le groupe a également investi massivement dans la logistique portuaire à Béjaïa et dans le transport via sa filiale “Numilog”.

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L’interdiction judiciaire visant Omar Rebrab marque un nouveau tournant dans les turbulences que traverse le groupe Cevital. Alors que le conglomérat subit une chute importante de ses revenus et fait face à un climat économique tendu, cette mise à l’écart d’un dirigeant clé vient fragiliser davantage sa gouvernance.

Avec une structure aussi vaste que stratégique pour l’économie nationale, l’avenir du plus grand groupe privé algérien dépendra désormais de sa capacité à se réorganiser, restaurer la confiance et préserver ses acquis industriels et commerciaux.