A la veille des assisses sur la santé, plusieurs volets seront examinés ou à réformer pour offrir aux citoyens des prestations à la hauteur de la compétence du corps de la santé. Pour le DG du CHU de Beni Messous, il suffit de débusquer les irrégularités et de mettre tout le monde devant ses responsabilités pour une meilleure prise en charge des citoyens.
Depuis plusieurs années, on parle de réforme de la loi sanitaire qui devient obsolète, mais le constat est là. Rien ne semble bouger…
Il faut savoir que le ministère a changé d’appellation depuis 2001. Actuellement, c’est le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH). Cela démontre tout l’engagement des hautes autorités de l’Etat à faire des réformes hospitalières une priorité absolue. Depuis 2001, plusieurs actions ont été prises dans le but d’améliorer les prestations de santé aux plans qualité, sécurité et quantité pour répondre aux besoins de la population. Mais ce que l’on constate sur le terrain ne répond pas aux attentes des citoyens… Je vous le concède.
Mais malgré des résultats positifs obtenus depuis la mise en place de ces actions et malgré l’amélioration des indicateurs globaux de l’état de santé des Algériens (espérance de vie, réduction de la mortalité infantile et maternelle, élimination des maladies transmissibles), il a été constaté l’insatisfaction de la population des usagers, des pouvoirs politiques et des professionnels de la santé. Compte tenu de cette situation et avec la nomination de l’actuel ministre de la Santé et après avoir dressé un diagnostic exhaustif sans complaisance sur l’organisation et le système de notre santé, deux insuffisances majeures ont été relevées.
Il s’agit de la gestion et l’organisation de la santé d’une part, et de l’inadaptation de l’actuelle loi sanitaire avec les nouvelles donnes d’autre part. Je m’explique : s’agissant des nouvelles données épidémiologiques, nous citons la transition épidémiologique caractérisée par un passage d’une situation de maladie transmissible à une situation de maladie non transmissible (maladies chroniques, cardio-vasculaires). Donc il faut adapter l’organisation sanitaire aux nouveaux défis économiques, démographiques, épidémiologiques et politiques. Ce constat a déjà été établi, mais pour l’heure, les solutions tardent. Tout ce que je sais, c’est que l’actuel ministre est convaincu que le vrai travail sur la santé ne peut être amorcé qu’avec une réforme profonde basée essentiellement sur la révision de la loi relative à la promotion et à la protection de la santé. D’ailleurs, plusieurs rencontres régionales ont été organisées avec une participation massive de l’ensemble des acteurs de la santé à travers les quatre coins du pays. Ils ont discuté de certaines actions à caractère urgent qui méritent une prise en charge immédiate. C’est ainsi que des rencontres sur l’hygiène hospitalière, la maintenance des équipements, le fonctionnement des urgences et l’humanisation de l’accueil ont été tenues. En plus, cette dynamique de réforme a été suivie par l’organisation d’une rencontre en début d’année, en prévision de la rencontre nationale.
Quelle est la nouveauté qui sera introduite pour ces assises nationales de la santé ?
Lors de ces assises, il est prévu un espace multidisciplinaire ouvert sous forme d’atelier pour débattre toutes les questions qui vont permettre la conception et l’adoption d’une loi relative à la santé. Cette dernière, je le souhaite, sera à la hauteur des attentes légitimes des citoyens et des objectifs des pouvoirs publics. Il s’agit de faire un grand zoom sur la déontologie, la modernisation de la gestion, l’introduction de nouvelles méthodes managériales, la maîtrise des produits pharmaceutiques, l’amélioration de la situation professionnelle des professionnels de la santé, la modernisation du financement du système de santé, le partenariat public/privé, l’intersectorialité et l’implication des autres secteurs dans le processus de la réforme de la santé, le développement de la recherche et, enfin, l’introduction du système informatique et les systèmes d’information.
Parler de santé, c’est également parler du remboursement des médicaments qui, actuellement, ne répond pas aux normes…
Effectivement, la solution du financement du système de la santé réside dans la mise en œuvre de la contractualisation. La réussite de la contractualisation doit passer impérativement par l’implication de l’administration de la santé avec celle de la sécurité sociale. C’est pour cela qu’on trouve, dans certains pays, un même ministère qui gère la santé et la sécurité sociale.
R. F.