Si l’Algérie reste historiquement tournée vers l’exploitation onshore, les signaux envoyés par les grandes compagnies internationales suggèrent un basculement progressif des regards vers la mer. L’intérêt affiché par le géant américain Chevron pour les hydrocarbures offshore en Algérie illustre cette dynamique.
Selon le président de l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft), Samir Bekhti, cet engagement dépasse la simple curiosité exploratoire. Dans un entretien accordé à la chaîne AL24, il explique que « l’intérêt porté par le groupe américain Chevron pour l’étude du potentiel de l’Algérie en hydrocarbures offshore démontre l’existence de la possibilité de mener des opérations d’exploration dans ce domaine ».
Autrement dit, si un acteur de cette envergure accepte d’investir temps, moyens financiers et expertise technique, c’est que les perspectives justifient la prise de risque. Une démarche qui relance les spéculations sur les réserves enfouies sous la Méditerranée.
Des études en cours pour baliser l’avenir des hydrocarbures offshore en Algérie
L’approche adoptée par les autorités algériennes se veut prudente et structurée. Avant toute mise en concurrence ou lancement d’opérations d’exploration, Alnaft a engagé plusieurs études techniques afin d’affiner la connaissance du sous-sol marin.
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Samir Bekhti précise que l’agence a déjà confié une étude approfondie au groupe SLB. Tandis qu’un autre partenaire étranger a manifesté sa volonté de « prendre le risque » d’explorer les côtes algériennes. Concernant Chevron, un accord a été signé en janvier 2025 entre le groupe américain et Alnaft. Cet accord prévoit :
- Une durée de réalisation de deux ans.
- Un budget de 100 millions de dollars, entièrement pris en charge par Chevron.
- Une finalisation des travaux attendue avant 2028.
Les résultats de l’étude menée par SLB, eux, devraient être rendus publics dans un avenir proche. Ces données serviront de socle avant toute décision opérationnelle.
Blocs offshore : une mise en concurrence conditionnée aux résultats
Malgré l’intérêt croissant, l’Algérie ne compte pas précipiter les choses. Le président d’Alnaft rappelle que les données actuellement disponibles sur les hydrocarbures offshore en Algérie « nécessitent des études approfondies ».
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L’agence ne présentera aucun bloc offshore à la concurrence internationale tant qu’elle n’aura pas consolidé ces analyses. Elle attend donc la finalisation des études en cours pour préparer les blocs à proposer lors de futurs appels à concurrence.
Cette approche vise à sécuriser les décisions stratégiques. Dans un contexte où l’offshore implique des investissements lourds et des technologies complexes.
Un domaine minier vaste, entre offshore prometteur et onshore très convoité
Sur le plan géologique, l’Algérie dispose d’un domaine minier considérable. Sa superficie totale atteint 1,7 million de km², dont 131 000 km² situés en zone offshore. Un potentiel encore peu exploité, comparé à l’onshore, qui continue d’attirer massivement les investisseurs.
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L’année en cours se distingue par un regain d’intérêt marqué des opérateurs étrangers pour l’amont pétrolier. Le Bid Round 2024 a permis l’attribution de licences d’exploration représentant plus de 600 millions de dollars d’investissements. Auxquels devraient s’ajouter plus de 3 milliards de dollars lors de la phase de développement.
Ces chiffres traduisent, selon Alnaft, l’attractivité du marché algérien et l’impact des réformes introduites par la nouvelle loi sur les hydrocarbures.
