L’ex candidat à la présidentielle d’il y a une année Ali Benflis surfe lui aussi sur la vague de la revendication de plus en plus populaire d’une reconnaissance d’un statut officiel à la langue Tamazight. Dans une déclaration rendue publique aujourd’hui samedi à la veille de la célébration du 35ème anniversaire du printemps berbère, Benflis estime que l’officialisation de cette langue a été «longuement et inutilement retardée ».
Benflis considère que «la lutte politique pour la reconnaissance de l’amazighité comme une composante essentielle de l’identité nationale est partie intégrante et non séparable de la lutte pour la démocratie et les libertés».
Et d’ajouter qu’elle «n’est pas séparable non plus, ajoute-t-il, de la lutte visant à imposer la reconnaissance de la citoyenneté pleine et entière comme le premier des fondements du système politique national ».
Pour l’ex chef du gouvernement c’est grâce à cette lutte, et « à la détermination sans faille dont elle a été entourée et aux nombreux sacrifices consentis en son nom que l’amazighité a été érigée, ainsi qu’elle devait l’être, comme une dimension fondatrice de notre identité nationale et que la langue amazighe a été constitutionnalisée comme langue nationale de notre pays».

Le président du parti «Talaai El hourriyat» en instance d’agrément, la cause de l’amazighité «est une cause nationale à part entière». Il en veut pour preuve qu’elle a enregistré à son actif «des acquis considérables» dont le plus déterminant d’entre eux reste encore d’après lui, «celui de sa reconnaissance comme langue nationale et officielle du pays».
Précisément Ali Benflis fut chef du gouvernement quand le président Bouteflika avait décidé dans le sillage du printemps noir de promouvoir par voix référendaire Tamazight au rang de langue nationale en 2002.
Inutilement retardée
Depuis Ali Benflis ne s’est pas fait entendre publiquement en faveur de l’officialisation de Tamazight même quand il était candidat à la présidentielle en 2004. Par contre durant la dernière campagne électorale d’avril 2014, en meeting à Tizi-Ouzou, il a promis une autre dimension et un statut pour la langue amazighe. ”Je m’engage devant vous à régler définitivement la question de l’identité amazighe et donner à la langue la place qui lui sied”, avait-il annoncé, avant d’aller plus loin lors du meeting électoral de Béjaia en déclarant ”Je m’engage à officialiser le Tamazight”. Aujourd’ hui en bon «Chaoui», Ali Benflis assume l’officialisation de Tamazight considérant que cette «légitime revendication a été longuement et inutilement retardée ».
Se gardant de critiquer le pouvoir dont il a fait partie sur cette question, Benflis estime que : «Le temps de sa prise en charge effective et de sa satisfaction est venu». Il se dit convaincu qu’il «apparaîtra alors clairement à la Nation tout entière que la langue amazighe comme langue officielle fera sa force, lui assurera un surcroît de cohésion et participera de la consolidation de son unité ».