L’offensive israélienne contre le Hamas dans la bande de Gaza, l’hiver passé, a fait près de 1.400 morts palestiniens
Selon un bilan révisé de l’ONG B’Tselem (principale organisation israélienne de défense des droits de l’Homme pour les territoires palestiniens) mercredi, plus de la moitié n’a pas pris part aux combats.
Parmi 1.387 Palestiniens tués du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009, « 773 n’ont pas pris part aux hostilités, y compris 320 mineurs et 111 femmes »
L’ONG précise que parmi les tués, « 330 ont pris part aux hostilités, et 248 étaient des agents de police palestiniens, pour la plupart tués dans des bombardements aériens de postes de police le premier jour de l’opération » israélienne. B’Tselem ajoute ne pas avoir été en mesure de déterminer les causes de la mort de 36 personnes.
Dans un communiqué, l’armée israélienne a récusé ces données affirmant qu’elle étaient basées « sur de fausses statistiques » provenant d’organismes désirant gonfler les chiffres et la proportion de civils désarmés parmi les victimes. L’armée maintient qu’en tout 1.166 Palestiniens ont été tués, dont 709 appartiennent au mouvement islamiste Hamas et diverses organisations armées. Sur les 295 Palestiniens non impliqués dans les combats, 89 sont âgés de moins de 16 ans, et 49 sont des femmes, selon l’armée.
L’armée refuse de « révéler les méthodes d’investigation qui lui ont permis de fournir les données » sur les victimes palestiniennes, ces méthodes étant classées secret défense. Elle accuse également le Hamas qui contrôle la bande de Gaza « de camoufler les statistiques réelles pour obtenir un soutien international à ses actions terroristes et pour masquer le fait qu’il met délibérément en danger la vie des habitants de Gaza » par ses attaques contre Israël.
Selon l’armée et B’Tselem, les Palestiniens ont tué neuf personnes durant la guerre: trois civils et un membre des services de sécurité israéliens sont morts dans des tirs de roquettes de groupes armés palestiniens contre le sud d’Israël à partir de la bande de Gaza, et cinq soldats ont été tués dans la bande de Gaza. Quatre soldats israéliens ont par ailleurs été tués par des « tirs amis » de leur propre camp.
Pour parvenir à ces chiffres, B’Tselem assure avoir visité les foyers des victimes et récolté des certificats de décès, des photos et des témoignages concernant l’ensemble des 252 enfants de moins de 16 ans et des 111 femmes qui ont trouvé la mort au cours de l’opération.
D’autres sources
Interrogés par l’AFP, les services d’urgence palestiniens ont avancé le bilan de 1.382 morts, dont 447 enfants et 117 femmes. Ils ont précisé que celui-ci s’élevait à 1.503 morts en tenant compte des victimes décédées après le conflit à la suite de blessures.
De son côté, le Centre palestinien pour les droits de l’Homme, qui publie également un bilan actualisé des victimes, affirme que 1.419 Palestiniens sont décédés durant l’opération, dont 1.167 étaient non combattants: 918 des civils (parmi lesquels 111 femmes et 318 enfants) et 249 des policiers non impliqués dans les hostilités.
La bande de Gaza a été la cible d’une offensive de l’armée entre le 27 décembre 2008 et le 18 janvier 2009, baptisée opération Plomb durci, censée faire cesser les tirs de roquettes par les groupes armés palestiniens contre son territoire.