Œuvres sociales de l’Enseignement supérieur : La porte reste fermée au privé

Œuvres sociales de l’Enseignement supérieur : La porte reste fermée au privé
oeuvres-sociales-de-lenseignement-superieur-la-porte-reste-fermee-au-prive.jpg

La privatisation de l’université algérienne est une mesure qu’écarte actuellement le département de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, selon son premier responsable, Rachid Harraoubia.

Lors de sa réponse jeudi aux questions de la séance plénière du Conseil de la nation, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, a souligné que la privatisation des structures universitaires est une question qui ne se pose pas à l’heure actuelle. C’est à l’Etat de gérer et de financer l’enseignement supérieur. Harraoubia appuiera les efforts colossaux engagés par l’Etat au profit de l’étudiant et de l’enseignement supérieur.

Il donnera dans ce sens quelques chiffres relatifs à l’enseignement supérieur, la restauration, le transport et l’hébergement des étudiants. Selon lui, l’Algérie compte plus de 300 résidences universitaires qui assurent l’hébergement de 42 % de l’ensemble des étudiants algériens, soit quelque 400 000 étudiants. Il précise que les étudiants bénéficiaires de la résidence universitaire ne payent qu’une somme annuelle symbolique de 400 Da.

Tout comme le coût de la restauration universitaires qui reste à 1,20 Da le repas. La restauration des étudiants au niveau des universités ainsi que les résidences universitaires offre journellement plus de 1 300 000 repas.

LG Algérie

Au sujet du transport estudiantin, le ministre précisera que le parc de transport universitaire a été renforcé sur l’ensemble du territoire national qui compte plus de 4 000 bus assurant le transport des étudiants résidant et non- résidant par des moyens de transport urbain, semi-urbain ou ferroviaire.

Harraoubia n’oubliera pas dans ses propos d’évoquer la revalorisation de 50 % de la bourse universitaire dont 80 % des étudiants sont bénéficiaires. Il ajoutera, sur un autre plan, que «l’Etat garantit un médecin généraliste pour 700 étudiants», ce qui répond, selon lui, «aux normes internationales».

Le premier responsable de l’Enseignement supérieur reviendra dans son allocution sur le développement du Système LMD (Licence, Master, Doctorat) adopté depuis quelques années par l’université algérienne et indiquera que l’adoption de ce système a permis de moderniser le secteur de l’université algérienne.

Harraoubia précisera que le système LMD comprend 13 spécialités et est adopté par une quarantaine d’universités à l’échelle nationale. Revenant sur le système universitaire des années soixante-dix, le ministre soulignera que ces réformes sont révolues et que l’implication de la science et la maîtrise de la technologie sont impératives pour relever le défi d’intégration à l’économie moderne.

Il plaidera dans un autre registre sur la nécessité de partenariat entre l’université et les autres structures économiques dans le cadre de stages pratiques pour que l’étudiant puisse dépasser l’aspect théorique de son cursus universitaire.

Ce qui d’ailleurs, (la théorie) constitue l’un des plus grands obstacles qui sépare l’université algérienne de la modernité et qui fait de l’étudiant le prisonnier d’un diplôme qui ne vaut pas grand-chose. Il est vrai, en fait, que ce n’est pas la question de la privatisation des structures universitaires qui se pose à l’ordre du jour, car, l’université algérienne est souffrante d’autres questions plus urgentes.

L’Etat a certainement consacré des budgets colossaux au profit de l’étudiant et son institution mais sans que ces milliards de dinars consacrés à la construction des nouvelles universités, à la restauration et transport de l’étudiant puissent avoir des reflets bénéfiques et concrets vis-à-vis du niveau universitaire qui ne fait que se dégrader.

Cela aurait été meilleur si les portes de l’enseignement supérieur n’étaient pas fermées au privé mais aussi à la médiocrité et l’incompétence.

Yasmine Ayadi