Œuvres sociales de l’éducation nationale : Une moyenne de 12 milliards de dinars dépensés par an

Œuvres sociales de l’éducation nationale : Une moyenne de 12 milliards de dinars dépensés par an

Les syndicats ont demandé plus de temps pour pouvoir interroger les chiffres et apprécier le bilan.

La commission nationale des œuvres sociales de l’éducation nationale a exposé, hier, son bilan moral et financier, en présence des partenaires sociaux. Le bilan fait ressortir un total de subvention de plus de 36 milliards de dinars entre 2015 et 2017.

Ce qui donne une moyenne annuelle de 12 milliards de dinars. Pour l’année 2015, les dépenses de fonctionnement ont été supérieures à 4 milliards de dinars, celles dédiées aux œuvres sociales ont dépassé les 2 milliards de dinars, alors que les investissements se sont élevés à plus de 19 milliards de dinars.

À la lecture du bilan, les présidents des syndicats ont demandé le report de la réunion pour pouvoir éplucher les chiffres année par année.

Ce qui leur a été accordé, puisque la réunion de la commission des œuvres sociales a été reportée à la semaine prochaine. Certains leaders syndicaux ont même protesté de manière virulente.

Les dirigeants syndicaux du Snapest et du Satef, respectivement M. M. Meziane Meriane et Boualem Amoura, ont,en effet, claqué la porte de cette rencontre en signe de protestation.

“J’ai quitté la salle parce que ma présence ne doit pas servir à entériner des chiffres. J’aurais aimé discuter les chiffres annuellement, pour pouvoir apporter des correctifs ou des critiques objectives. Mais, venir après un mandat de trois ans me présenter un bilan pour l’entériner, je refuse de le faire”, dira Meriane.

De son côté, M. Amoura dira que “le président de la commission a fermé le jeu dès le départ, en nous disant : ‘Si vous avez des critiques, adressez-les par écrit à la ministre de l’Éducation.’ C’est-à-dire, aujourd’hui, nous n’avons rien à dire. Donc, j’étais le premier à dire non. Cette manière de faire, on ne l’accepte pas. Je ne suis pas un expert-comptable pour, en un temps record, juger un bilan de trois années”.  “La question des œuvres sociales constitue la  pomme de discorde des syndicats du secteur, en ce sens que le Conseil des enseignants des lycées d’Alger (Cela) et le Syndicat autonome des travailleurs de l’enseignement et de la formation (Satef) ont jusque-là critiqué l’absence d’un bilan moral et financier de la commission pour les trois dernières années. Ils ont continué à réclamer la décentralisation de la gestion des deniers du secteur pour les confier aux commissions de wilaya afin qu’ils puissent être contrôlés et suivis par la base.” Pour eux, il s’agit d’un problème de respect des lois, estimant qu’en agissant de la sorte, les membres de cette commission tente d’“étouffer justement leur mauvaise gestion”.

La ministre de l’éducation, Nouria Benghabrit, pour sa part, n’a pas cessé de renouveler sa volonté de remettre de l’ordre dans la gestion des œuvres sociales, notamment pour avoir diligenté une commission d’enquête dans

21 wilayas. Elle a, en outre, décidé le prolongement du mandat de la commission mixte MEN-partenaire social des œuvres sociales et donné son accord pour l’organisation d’un référendum au sujet du mode d’élection et pour l’ouverture du dossier de l’enseignement secondaire.

A. R.