Sur instruction de la ministre de l’Éducation nationale, la Commission nationale des œuvres sociales du secteur de l’éducation devra présenter son bilan moral et financier demain devant les syndicats au niveau du lycée des mathématiques à Kouba.
Ladite commission, dont le mandat a été prolongé d’une année supplémentaire, n’a pas présenté son bilan tout au long de son mandat qui a duré trois ans (2015-2018). Chose qui a suscité l’ire des syndicats qui ont dénoncé la décision « unilatérale » de Nouria Benghebrit de prolonger le mandat de la commission jusqu’à 2019.
Néanmoins, à travers cette mesure d’obliger la commission à présenter son bilan, la ministre de l’Éducation nationale veut gagner la bataille avec les syndicats qui ont menacé de recourir à des actions de contestation pour dénoncer le mode de gestion de ces œuvres. Mais c’est loin d’être gagné, puisque ces derniers appréhendent, d’ores et déjà, cette présentation qui a tardé à voir le jour. C’est le cas notamment du secrétaire général du Satef (Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation), Boualem Amoura qui a affirmé que la «commission présentera un bilan qui concerne trois longues années de gestion ». Par conséquent, il a indiqué qu’il sera compliqué d’analyser les chiffres d’une période aussi longue. Autrement, il a accusé les autorités de vouloir
«noyer le poisson».
Tout en rappelant la gestion « opaque » de ces fonds, le syndicaliste a tenu à préciser que la commission doit, selon les textes règlementaires, rendre ses bilans annuels, mais cela n’a pas été fait à temps. Pour sa part, le Conseil des lycées d’Algérie (Cla) a dénoncé récemment, la décision de la ministre de l’Éducation nationale de prolonger le mandat de la commission. Le CLA a, d’ailleurs, annoncé une journée de protestation pour le 23 octobre prochain.
Parmi ses revendications, le gel de l’activité de l’actuelle commission en attendant l’organisation d’un référendum. Pour Idir Achour, secrétaire général du Cla «la présentation du bilan n’est guère suffisante». Et pour cause, il dira que la commission se «contentera de dévoiler des chiffres quant au montant des dépenses sans pour autant faire une lecture de ces chiffres». Idem pour le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane qui a fait savoir que la présentation du bilan sera une simple « réunion d’information». «Nous ne pourrons pas savoir où est-ce que l’argent des travailleurs a été dépensé au juste», a-t-il déploré, appelant à limiter les prérogatives de la commission.
Pour expliquer sa décision de prolonger le mandat de la commission, la ministre de l’Éducation avait expliqué que les syndicats ne sont pas encore arrivés à se mettre d’accord sur le nouveau mode de gestion. Elle avait précisé, cependant, qu’elle ne voit pas d’inconvénient d’aller vers un deuxième référendum à partir du mois de mai ou de juin prochain. Chose qui a été dénoncée par les syndicats.
C’est donc dans le but de calmer les esprits que Nouria Benghebrit a sommé la commission de dévoiler un rapport détaillé sur les années 2015 à 2018. Rappelons que le Fonds des œuvres sociales est financé par une contribution annuelle de l’État qui octroie une aide supplémentaire à hauteur de 3% des salaires des fonctionnaires.
Lamia Boufassa