Ces élections vont résoudre un problème qui dure depuis des années afin de bénéficier des fonds des œuvres sociales «accumulés» depuis deux ans et qui s’élèvent, selon le ministre, à 20 milliards de dinars.
Les élections pour le choix du mode de gestion des œuvres sociales dans le secteur de l’éducation nationale sont fixées pour le 7 décembre prochain au niveau des établissements scolaires implantés sur tout le territoire national.
Les travailleurs du secteur relevant des corps enseignant, administratif et commun, et dont le nombre dépasse allégrement les 500.000 personnes, participeront à ces première éliminatoires afin d’opter en toute liberté pour un mode de gestion convenable des organismes qui prennent en charge les activités sociales et culturelles du secteur.
Ils auront à résoudre un problème qui dure depuis des années afin de bénéficier des fonds des œuvres sociales «accumulés» depuis deux ans et qui s’élèvent, selon le ministre, à 20 milliards de dinars.
La deuxième semaine du même mois sera consacrée aux élections des commissions nationales et de wilaya qui se dérouleront en fonction des cycles d’enseignement. L’installation de ces commissions doit être finalisée avant la fin de l’année en cours.
Tous les employés du secteur peuvent se porter candidats aux élections des commissions nationales et de wilaya pour un mandat de trois ans, alors qu’il est interdit aux élus de se porter candidats au nom d’un syndicat donné.
Les élections seront considérées incontestables si le taux de participation dépasse 50%, est-il prévu. En somme, il s’agit d’un référendum, où chaque établissement doit choisir ses représentants et élire un seul délégué par établissement scolaire.
Il y lieu de rappeler que le ministère de tutelle et les différents syndicats du secteur sont parvenus tout récemment à mettre au point la mouture finale de cette question qui a fait couler beaucoup d’encre, et ce après plusieurs rounds de discussions.
La circulaire inhérente à cette élection a été signée et envoyée aux 51 directions de l’éducation des 48 wilayas. Selon la commission mixte, il est convenu d’achever le processus électoral avant le 15 décembre.
Cette organisation syndicale qui avait la main sur ce dossier très juteux et convoité a été dessaisie depuis 2008 des œuvres sociales de l’éducation, dont la gestion a été longtemps contestée par les syndicats autonomes qui accusent la centrale syndicale d’avoir «détourné» l’argent des travailleurs de l’éducation, objet de divergence entre les syndicats et le ministère de l’Education.
Pour une gestion transparente
Ce qui a emmené le coordinateur national du Cnapest à remettre les pendules à l’heure et à apporter des précisions sur cette question en indiquant : « L’argent des œuvres sociales est versé par l’employeur, c’est-à-dire le ministère de l’Éducation nationale, et n’est aucunement prélevé sur les salaires des fonctionnaires. »
Tout en insistant sur l’origine de cet argent qui n’est autre que le budget du ministère de tutelle, le porte-parole de ce syndicat indique que « cet argent n’est ni les salaires des fonctionnaires de l’éducation ni le fruit de prélèvements sur leurs salaires. Son origine est l’employeur ». Et d’ajouter : « Cet argent représente des charges supplémentaires dont s’acquitte l’employeur à raison de 3% de la masse salariale brute. 0,5% est versé au FNPOS, 0,5% à la Caisse de retraite anticipée et les 2% restants sont versés aux œuvres sociales. » Les salaires des travailleurs « sont utilisés comme base de calcul du montant que l’employeur doit verser aux œuvres sociales » sans toucher le moindre centime. Et par conséquent, « nul ne peut réclamer sa part d’un bien dont il n’est pas propriétaire. Il a toutefois le droit d’en bénéficier conformément au décret exécutif 303/82 ».
C’est pour cette raison que la gestion de ces œuvres doit se faire par le biais des commissions élues loin des syndicats qui ne doivent en aucun cas avoir la mainmise sur les œuvres sociales.
Il est nécessaire, pour les travailleurs du secteur, de privilégier une gestion basée sur la transparence. L’Unpef adopte, de son côté, la même position en optant pour le principe de l’élection à la base, la solidarité, le droit de regard et de propositions de projets pour les syndicats, le contrôle et la comptabilité doivent se faire par les services de l’État.
De son côté, le Snapest rejette toute précipitation en optant pour un état des lieux qui doit se faire pour corriger toutes les erreurs du passé. Selon ce syndicat, un bilan détaillé doit être présenté par les anciens gestionnaires afin d’en tirer des leçons pour éviter un retour à la case départ.
Pour sa part, le ministre de l’Education nationale, M. Boubekeur Benbouzid, a affirmé tout récemment que le dossier des œuvres sociales relatif aux enseignants et aux travailleurs du secteur « n’est pas le problème du ministère ». Tout en précisant que les missions du ministère de l’Education consistaient à aider les syndicats à trouver les solutions idoines à ce problème qui se pose depuis 20 ans.
Sarah SOFI