Depuis quelques mois, les marchés liés aux logiciels dits de “souveraineté” sont attribués quasi exclusivement à des sociétés étrangères.
Ces logiciels, des ERP qui coûtent des budgets colossaux au Trésor public, traitent des données très sensibles, notamment celles afférentes à la gestion des banques, des assurances, des télécommunications, des écoles, des établissements de la santé et autres secteurs névralgiques. Les soumissionnaires étrangers sont de facto privilégiés devant les sociétés et les développeurs nationaux qui, pourtant, recèlent d’une rare matière grise et de compétences inavouées, voire reconnues sous d’autres cieux. Ainsi, Tunisiens, Français, Italiens et autres Espagnols arrachent des contrats juteux au grand dam des compétences nationales, et ce, sans aucune mesure des risques de voir des données sensibles tomber entre des “mains étrangères”.
La faille se situe, au regard des conditions d’octroi de ces marchés et l’élaboration des cahiers des charges, à un vide juridique en la matière. Il est utile de s’interroger, dès lors, pourquoi l’État algérien a lancé le projet “e-gouvernement” et a consenti des milliards de dinars dans la réalisation du Cyber-parc de Sidi-Abdellah ?
À voir la réalité des choses, ni le premier projet, ni le second, ni l’autre ne profitent aux ingénieurs et aux développeurs algériens, par ailleurs réduits au statut de fonctionnaires dans les multinationales…