En dépit des efforts que déploient les autorités locales pour faire face à l’exploitation illicite de la voie publique, ce phénomène n’a jamais pu être éradiqué.
Pis encore, les terrasses de cafeterias poussent comme des champignons à Oran. Même en cette période hivernale, des gérants continuent de squatter les lieux publics au su et au vu des responsables qui semblent dépassés devant une telle situation.
En effet, profitant de l’absence de mesures de dissuasion, nombre de gérants investissent dans l’illicite. Ils décorent les trottoirs et achètent de nouvelles tables et chaises de différentes couleurs, donnant certes une belle image aux rues mais créant de multiples désagréments à la circulation des piétons et des automobilistes. À l’approche de la saison estivale, ce phénomène prend une plus grande ampleur.
Les gérants se dépêchent pour s’enquérir de l’espace. Ils font sortir leur matériel pour réserver la place, alors que certains s’entendent entre eux pour se partager l’espace devant leurs commerces.
La réalité est que ce phénomène a relativement diminué au centre-ville, mais a pris une nouvelle dimension dans des quartiers comme l’USTO, Akid Lotfi, Canastel et autres où les habitants ont à plusieurs reprises, dénoncé cette situation qui est à l’origine de plusieurs autres problèmes.
Sur cette question, un habitant de l’avenue Larbi Tebessi (ex-Loubet) nous confiera: «Pour les gérants de cafétéria par exemple, le recours à cette pratique est plus rentable, puisque le coût de la consommation augmente et les clients préfèrent l’air libre».
«Certaines cafétérias et crémeries n’utilisent plus l’espace intérieur de leurs locaux, et installent des chaises et des tables à l’extérieurs», précise notre interlocuteur. La loi prévoit que l’aménagement d’une terrasse se fait après une autorisation délivrée par les services concernés, en l’occurrence les services de l’Urbanisme, et accord du voisinage (enquête commodo-incommodo).
Cette anarchie résultant de l’absence de contrôle, cause de multiples désagréments aux habitants qui dénoncent le squat des trottoirs, le blocage des issues d’immeubles, sans parler des nuisances sonores étant donné que la plupart des cafétérias de la ville ferment très tard la nuit.
Il est important de rappeler que les services de l’APC, en collaboration avec la police de l’Urbanisme, ont lancé, il y a deux ans, une campagne de lutte contre ces occupations de la voie publique.
De leur côté, les responsables de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) avaient lancé une campagne de sensibilisation au profit de ces commerçants, les appelant à procéder au règlement de leur situation. Toutefois, toutes ces procédures restent insuffisantes eu égard au manque de mesures pénales qui, seules, peuvent mettre fin à ces dépassements.
S. Anissa