Première communauté étrangère (hors UE) installée en France, les Algériens ont été les bénéficiaires du plus grand nombre de titres de séjour délivrés, selon le dernier rapport officiel publié cette semaine.
Ce document sur “les chiffres de la politique d’immigration et d’intégration” porte sur l’année 2011, la dernière du quinquennat de Nicolas Sarkozy qui a mis en place une politique de maîtrise des flux migratoires et qui a tenté en vain d’obtenir une révision de l’accord bilatéral franco-algérien de 1968. Compte non tenu des binationaux, le nombre d’Algériens admis au séjour s’établissait au total à 562 545. Les Marocains arrivaient en seconde position avec 464 130 titres de séjour, puis les Turcs (191 984) et les Tunisiens (181 827).
Pour la seule année 2011, il y a eu 191 346 personnes admises au séjour (contre 189 360 en 2010) en France. Sur ce total, il y a eu 25 538 Algériens, talonnés de très près par les Marocains (23 531) et les Chinois (14 371). La voie familiale reste la plus importante puisqu’elle concernait 16 768 personnes. Venaient ensuite, les voies estudiantine (4 171), humanitaire (757) et économique (495). Le nombre de titres de séjour délivrés aux Algériens se stabilise ainsi depuis 2008 autour de 25 000 par an. “Tous motifs confondus, les Algériens et les Marocains représentent les flux les plus importants de 2008 à 2011, chacune de ces deux nationalités représentant 25 000 entrées environ par an. L’immigration familiale est particulièrement importante pour ces deux nationalités. À noter que la tendance à la baisse, faible mais régulière, du flux en provenance d’Algérie, qui avait permis de mettre en évidence une convergence du volume d’immigration familiale de ces deux pays, n’est pas confirmée en 2011, l’écart s’accroissant à nouveau au bénéfice des Algériens, dont le volume reste stable, alors que le nombre de ressortissants marocains bénéficiaires baisse sensiblement par rapport à 2010”, analyse le rapport. Par ailleurs, “les Chinois sont les plus nombreux à immigrer pour motif estudiantin. Depuis 2008, leur nombre se stabilise à hauteur de 10 000 entrées par an environ. Ils représentent chaque année entre un cinquième et un sixième des étudiants et stagiaires étrangers, et sont suivis par les étudiants marocains et algériens – sauf en 2011, où les États-Unis d’Amérique devancent l’Algérie, qui tombe ainsi à la quatrième place”.
Pour les visas, le Maghreb représente le deuxième bloc avec plus de 150 000 visas délivrés aux ressortissants des deux principaux États : 169 945 pour le Maroc, 164 540 pour l’Algérie et 81 122 pour la Tunisie. La Russie et la Chine sont les premiers bénéficiaires des visas délivrés par la France. S’agissant de l’asile, les Algériens sont la première nationalité parmi les Maghrébins à demander la protection de la France. Ils ont été au nombre de 1 020 en 2011. Une situation qui n’est pas faite pour améliorer l’image du pays.
D’ailleurs, l’Algérie ne figure pas dans la liste des pays dits “d’origine sûre” des pays où il n’y a pas de risque de persécutions.
S’agissant enfin de l’accession à la nationalité, les Algériens ont été 11 918 à obtenir la nationalité française. Ils arrivaient en deuxième position après les Marocains qui ont été 13 576. En troisième position, les Tunisiens ont été au nombre de 2 998. Même s’il y a un flux chinois de plus en plus important, le Maghreb reste la première source d’immigration en France.
A. O