Les observateurs arabes en mission en Syrie sont au nombre de 70 actuellement. Ils vont être rejoints progressivement par une centaine d’observateurs qui se déplaceront dans le pays pour y surveiller la situation.
La Russie a exprimé hier sa satisfaction après le début de la mission des observateurs ara-bes en Syrie, chargés de surveiller la situation dans ce pays, dans le cadre d’un plan de sortie de crise de la Ligue arabe. La Russie «est satisfaite du début de la mission d’observation de la Ligue arabe», a souligné le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué, notant que les premiers rapports sur la situation étaient rassurants.
Satisfaction de Moscou
«La situation là-bas est rassurante et aucun conflit n’a été rapporté», a ajouté le ministère, évoquant des déclarations du chef de la mission de la Ligue arabe, le général soudanais Mohammed Ahmed Moustapha Al-Dabi, qui s’est rendu à Homs (centre). La Russie a appelé mercredi la Syrie à donner un maximum de liberté aux observateurs de la Ligue arabe qui ont débuté mardi leur mission à Homs, principal foyer de la contestation dans le centre de la Syrie. La mission des observateurs arabes fait partie d’un plan de sortie de crise de la Ligue arabe qui prévoit l’arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait de l’armée des villes et la libre circulation dans le pays pour les observateurs arabes et la presse. Moscou s’oppose avec fermeté à toute ingérence dans la crise syrienne et est contre un embargo du Conseil de sécurité de l’ONU sur les livraisons d’armes à la Syrie.
Washington réserve son jugement
De son côté le département d’Etat américain a indiqué jeudi que la mission des observateurs de la Ligue arabes en Syrie sera jugée en fonction de la réalisation de tous les objectifs de son mandat, tout en précisant qu’il était précoce d’émettre un quelconque jugement sur son travail. «Nous voulons que tous les termes de l’accord de la Ligue arabe soient appliqués», a indiqué la porte-parole du département d’Etat, Mme Victoria Nuland, lors de son briefing. Selon elle, il s’agit non seulement de la capacité de déploiement des observateurs à travers la Syrie mais aussi de l’obligation du gouvernement syrien de «se mettre à la hauteur de son engagement de retirer les armes lourdes des villes, d’arrêter la violence, ce qui n’est manifestement pas arrivé, et de libérer tous les prisonniers politiques, alors que le nombre de ceux qui ont été libérés est modeste et que les activistes politiques de haut profil se trouvent toujours en prison».
A la question de savoir si les Etats-Unis ont confiance en cette mission d’observateurs arabes que certains pays et médias européens tentent de discréditer, Mme Nuland a répondu que «la preuve sera dans la façon dont ils exécutent leur mission», en citant notamment «le degré de leur déploiement en Syrie, leur accès aux citoyens et aux prisonniers politiques et la qualité de leurs comp-tes rendus». Soulignant que la communauté internationale veut «un rapport consistant» sur la situation en Syrie, Mme Nuland a estimé qu’il était précoce de juger du travail des observateurs de la Ligue arabe après seulement trois jours depuis le début de leur mission et qu’il fallait «laisser ce processus continuer» jusqu’à son terme. Interrogée également sur le chef de la délégation de la mission arabe, le Soudanais Mustapha Dabi, que certains prétendent être impliqué dans des crimes au Darfour, la porte-parole du département d’Etat s’est refusée catégoriquement d’émettre des commentaires sur cette question. «Nous n’allons pas faire des commentaires sur les personnes que la Ligue arabe a déployées» dans cette mission d’observateurs, a-t-elle insisté. Le seul critère que les Etats-Unis prendront en considération pour juger cette mission arabe, a-t-elle soutenu, «est la réalisation du mandat qu’elle a promis au peuple syrien, son plein déploiement, un accès entier, et l’élaboration d’un rapport honnête et crédible sur ce qu’elle a constaté». Néanmoins, elle a prévenu que si le gouvernement syrien ne respecte pas ses engagements vis-à-vis de la Ligue arabe, «des actions et des pressions seraient nécessaires» en évoquant des actions au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU, ainsi que des sanctions. Dans ce sens, a-t-elle poursuivi, «nous avons un processus politique actif pour examiner toutes les options».