Obésité, malnutrition, fast-food… La santé des élèves algériens au cœur des préoccupations

Obésité, malnutrition, fast-food… La santé des élèves algériens au cœur des préoccupations
Algerie360 (2)

Alors que l’élève est considéré comme la pierre angulaire de la société de demain, la question de la santé scolaire et de la nutrition équilibrée s’impose plus que jamais en Algérie. Le constat est clair : un enfant qui commence sa journée par un repas sain dispose de plus d’énergie, d’une meilleure concentration et, in fine, de meilleures chances de réussite scolaire.

Mais face à la prolifération des repas rapides aux abords des établissements, au manque de culture alimentaire dans certaines familles et à une vigilance parfois insuffisante, les élèves se trouvent exposés à des choix qui nuisent plus qu’ils ne profitent.

La santé scolaire, telle que définie par le programme élaboré par le ministère de la Santé en coordination avec le ministère de l’Éducation, repose sur une approche globale. Elle englobe la prévention, la sensibilisation, l’hygiène, le suivi psychologique et la surveillance des maladies chroniques  comme l’anémie, l’obésité ou encore le diabète.

Selon le Dr Tarek Hadjoudj, responsable des programmes nutrition et santé au bureau de l’UNICEF en Algérie, « la santé scolaire relève davantage de la prévention que du traitement ». Les chiffres sont parlants : les dernières statistiques de l’Institut national de santé publique révèlent que 13 à 14 % des élèves en milieu scolaire souffrent d’obésité, un taux jugé préoccupant.

L’UNICEF, en partenariat avec le ministère de la Santé, soutient le programme de santé scolaire par des moyens techniques et méthodologiques. Ce dispositif repose sur 8 000 médecins déployés directement dans les écoles et 2 000 centres d’examen scolaire assurant vaccinations et bilans de santé réguliers pour près de 12 millions d’élèves. Une expérience que le Dr Hadjoudj qualifie de « pionnière », reconnue dans plusieurs instances régionales et internationales.

Parmi les priorités fixées figure l’élaboration d’un plan national de promotion de la santé scolaire, incluant des actions de sensibilisation, des lois plus strictes sur l’alimentation des élèves et l’introduction de cours éducatifs autour de la nutrition. L’objectif est clair : faire de la santé scolaire un droit fondamental de l’enfant, en garantissant la présence de personnel médical permanent ou itinérant, l’accès à des repas équilibrés en milieu scolaire et l’implication active des familles.

Encadrer l’alimentation et protéger les élèves

La question de la restauration scolaire occupe une place centrale. Pour de nombreux enfants issus de foyers défavorisés, la cantine représente parfois la seule source de repas nutritif de la journée. D’où l’importance, selon l’UNICEF, d’une collaboration entre plusieurs secteurs afin de garantir à chaque élève un apport alimentaire sain, condition essentielle à un développement harmonieux : « Un esprit sain ne peut s’épanouir que dans un corps sain », rappelle le Dr Hadjoudj.

Mais l’environnement des établissements scolaires demeure un défi majeur. Aux abords des écoles, la présence de vendeurs ambulants ou de commerces proposant chips, boissons gazeuses, jus industriels, confiseries colorées et aliments exposés à la poussière ou à la pollution représente une menace directe pour la santé des enfants. Ces produits, riches en sucre et en graisses, favorisent l’obésité, les caries dentaires, les troubles digestifs et ancrent de mauvaises habitudes alimentaires.

Face à cette réalité, les autorités entendent renforcer le contrôle et interdire la vente de produits nocifs à proximité des écoles. « Le périmètre scolaire ne doit pas devenir un espace de promotion de mauvaises pratiques alimentaires », insiste le Dr Hadjoudj. Cela implique une mobilisation conjointe des ministères de la Santé, de l’Intérieur, de l’Éducation et des collectivités locales, mais aussi une prise de conscience des parents.

Enfin, l’amélioration des cantines scolaires et la mise en place d’alternatives saines à prix abordables à l’intérieur des établissements apparaissent comme des leviers essentiels pour décourager le recours aux snacks de rue.