Barack Obama, le nouveau locataire de la Maison-Blanche, est une nouvelle fois prié par des sénateurs américains de s’engager dans la solution du conflit au Sahara occidental, favorisant l’autodétermination du peuple sahraoui.
« Votre leadership et celui des ambassadeurs (américains) demeurent vitaux pour résoudre ce conflit et mettre fin à la crise humanitaire des réfugiés sahraouis. » Nous recommandons, avec insistance, à votre Administration de s’engager à résoudre ce conflit », soulignent les sénateurs, Jeff Bingaman et Tom Udall, dans une lettre adressée au président Obama. Les deux sénateurs ont rappelé à Obama « l’importance du Conseil de sécurité de l’ONU d’être uni et d’exercer une pression sur les deux parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, pour une solution politique garantissant le référendum » qu’ils ont déjà accepté par le passé. Et de lui souligner que « le peuple sahraoui est toujours dans l’attente de l’organisation d’un référendum d’autodétermination, reconnu d’ailleurs par la Charte des Nations unies ».
Barak Obama fait l’objet de multiples interpellations sur la question sahraouie. Quatre autres sénateurs l’avaient déjà appelé au début du mois à soutenir le peuple du Sahara occidental dans l’exercice de son droit à l’autodétermination « à travers un référendum libre, juste et transparent ». « Alors que vous entamez votre mandat, nous vous demandons instamment ainsi qu’à votre Administration d’agir pour soutenir le peuple du Sahara occidental dans son droit à l’autodétermination à travers l’organisation d’un référendum libre, juste et transparent », avaient souligné, rappelons-le, les sénateurs Russel D. Feingold, James M. Inhofe, Edward M. Kennedy et Patrick J. Leahy dans une lettre adressée au président des Etats-Unis.
« C’est dans l’intérêt de notre pays de s’assurer que cette question sera traitée avec équité, conformément aux principes internationalement reconnus et de manière à permettre au peuple sahraoui de choisir démocratiquement son avenir politique et économique », ont-ils assuré. Cela dit, l’offensive des parlementaires américains intervient à la veille (fin avril) du vote d’une nouvelle résolution par le Conseil de sécurité de l’ONU. Cette dernière devrait proroger le mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour un référendum au Sahara occidental) d’une année, comme l’a demandé dans son dernier rapport le SG de l’ONU, Ban Ki-moon. Une telle période est jugée suffisante pour plus de consultations avant de nouvelles négociations entre les parties en conflit.
L’envoyé spécial du SG de l’ONU, l’Américain Christopher Ross, avait d’ores et déjà préconisé d’organiser une première « réunion informelle » pour tenter de rapprocher les points de vue. Le nouvel émissaire de l’ONU préfère parler de prise de contact et de préparatifs du 5e round de négociation. Cette politique est-elle synonyme de difficultés à faire avancer le dossier ? Pour le moment, comme l’a estimé le SG de l’ONU dans son dernier rapport, les conditions d’une reprise des pourparlers entre le Maroc et le Front Polisario sur l’avenir du Sahara occidental ne sont pas réunies tant leurs positions sont éloignées. « Comme il semblerait, au vu des consultations tenues jusqu’ici, que la situation ait peu évolué depuis le dernier cycle de négociations, il faudrait, pour qu’un cinquième cycle de pourparlers aboutisse, procéder à des préparatifs minutieux », écrit M. Ban Ki- moon.
Le Front Polisario et le Maroc ont engagé en juin 2007 des négociations directes, sous l’égide de l’ONU, dont quatre rounds ont eu lieu depuis à Manhasset, près de New York, sans aboutir à une avancée réelle. Le but de ces négociations, défini par le Conseil de sécurité, est de parvenir à une solution politique au conflit au Sahara occidental, qui respecte le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Un cinquième round de pourparlers est prévu mais aucune date n’a encore été avancée. Et pendant ce temps, le peuple sahraoui subit de terribles violations de droit de l’homme dans son propre territoire.