C’est demain à l’aube que les urnes américaines livreront le nom de celui qui passera les quatre prochaines années à la Maison-Blanche, après une longue nuit de doute tant l’écart entre Barack Obama et Mitt Romney, le candidat républicain, s’est resserré ces derniers jours.
Les deux candidats à l’élection présidentielle américaine ont fait le forcing durant ces dernières quarante-huit heures dans l’espoir de rallier les indécis à leur cause dans un rythme de campagne effréné, particulièrement dans les États-clés de ce scrutin très indécis. Les sondages nationaux annoncent un sprint final serré entre le président démocrate sortant et l’ancien gouverneur du Massachusetts. Selon les résultats d’un sondage d’opinions publiés dimanche soir par le Wall Street Journal et NBC News, 48% des Américains ont l’intention de voter pour Barack Obama, alors que 47% optent pour Mitt Romney, soit une quasi-égalité si l’on tient compte de la marge d’erreur de plus ou moins 2,55%. Un autre sondage réalisé pour USA Today par l’institut Gallup dans les États-clés situe les deux candidats à égalité, avec 48% chacun. Une précédente enquête publiée dimanche par ABC News/Washington Post plaçait également les deux hommes à 48% chacun des intentions de vote. Mais, le président sortant semble toutefois le mieux placé pour l’emporter vu la prééminence que lui accordent les sondages dans la dizaine d’États les plus contestés et où se joue la présidentielle. Barack Obama est, en effet, élu au suffrage universel indirect et doit rassembler une majorité de 270 grands électeurs (sur 538) pour être élu. Dimanche matin sur la chaîne ABC, le conseiller politique de M. Obama, David Plouffe, a concédé qu’il s’agissait d’une course “très serrée”, mais souligné que le président gardait “une avance importante” dans les États-clés. “Le vote anticipé a très bien marché pour nous. Nous pensons finir avec un élan fort en notre faveur (…). Je suis confiant qu’il sera réélu”, a-t-il dit. Barack Obama a poursuivi, dimanche, sa course effrénée, avec 8 000 km au programme pour cinq États en 20 heures. Tôt le matin, il a grimpé dans Air Force One direction le New Hampshire, seul État d’un Nord-Est largement acquis aux démocrates que M. Romney peut espérer mettre dans son escarcelle. “Nous avons fait de réels progrès ces quatre dernières années mais, New Hampshire, nous sommes ici parce que nous savons que du travail reste à faire. Et tant qu’un seul Américain qui veut un emploi ne pourra pas en trouver un, notre travail ne sera pas terminé”, a-t-il lancé à Concord, après un discours de l’ancien président Bill Clinton, venu une nouvelle fois à la rescousse. Au début d’un périple dominical de 3 000 km dans 5 États, Mitt Romney a expliqué à quelque 4 000 partisans qu’il ne leur promettait pas “de plus gros chèque de l’État, ni de prendre aux uns pour redistribuer en votre faveur”. “Le président croit que la solution réside dans plus d’État. Non, la solution, c’est plus de bons emplois”, a-t-il lancé en vantant son expérience d’homme d’affaires. Le républicain a fait campagne hier dans 4 de ces États, en Floride, en Virginie, dans l’Ohio et, finalement, dans le New Hampshire, terme d’une tournée étourdissante marquée par la fatigue dimanche. “Le président est extrêmement partisan, il divise, il rejette la faute sur les autres, il attaque. Et ce ne sont pas seulement les républicains qu’il ignore, il refuse aussi d’écouter les voix indépendantes”, a accusé à Cleveland (Ohio) Mitt Romney, qui courtise intensément les électeurs du Centre dans la dernière ligne droite. “Vous espériez que le président Obama tiendrait sa promesse de rassembler les gens pour résoudre les problèmes, mais il ne l’a pas fait, et je le ferai”, a-t-il promis. Les deux camps estiment chacun que le vote anticipé, qui frôlait dimanche soir les 30 millions de voix, leur était favorable, mais aucun dépouillement n’aura lieu avant aujourd’hui, une journée, qui révélera si Barack Obama séjournera encore quatre années à la Maison-Blanche, ou s’il en sera délogé par Mitt Romney.
M T