Le président Barack Obama s’est prononcé jeudi dernier pour une large coopération des Etats-Unis avec les pays arabes qui optent pour la démocratie et de profondes réformes économiques dont l’appui américain sera, selon lui, une priorité absolue.
Dans un discours destiné au monde arabe prononcé non pas à la Maison-Blanche, comme de tradition, mais au siège du département d’Etat qui, selon lui, est “ le lieu adéquat pour marquer un nouveau chapitre de la diplomatie américaine ”, M. Obama a affirmé que l’avenir des Etats-Unis était lié à celui du monde arabe “ par les forces de l’économie, de la sécurité et de l’histoire ”.
Pour lui, la mort d’Oussama Ben Laden est l’occasion propice de revoir en profondeur les relations entre les Etats-Unis et le monde arabe, ajoutant que sa priorité étant d’encourager les changements démocratiques dans ces pays. Tout en saluant les réformes politiques et économiques engagées par des pays de la région, il a cependant appelé à la patience des populations : “ le changement de cette ampleur ne vient pas facilement. Les gens s’attendent à ce que ces transformations soient opérées en quelques semaines, mais il faudra des années pour que ces réformes touchent à leur fin. ”
Abordant le rôle que joueront les Etats-Unis devant cette nouvelle situation dans la région, M. Obama a avancé que si l’Amérique a, depuis des décennies, des intérêts dans les pays arabes, tels que la lutte contre le terrorisme et la propagation des armes nucléaires, la liberté de commerce et la sécurité de la région, il n’en demeure pas moins, a-t-il expliqué, qu’ “une stratégie fondée uniquement sur la poursuite de ces intérêts étroits ne remplit pas un estomac vide et ne permet pas aux individus de dire ce qu’ils pensent.” “Ce qui a nourri les soupçons chez les populations arabes que les Etats-Unis ne poursuivent que leurs propres intérêts, à leur détriment ”, a-t-il affirmé.
A ses yeux, il faudra élargir l’engagement entre les Etats-Unis et le monde arabe, fondé sur des intérêts et le respect mutuels, relevant l’importance de la stabilité des nations et de l’autodétermination des individus. “ Le statu quo n’est plus viable ”, a-t-il estimé : “ les sociétés maintenues par la peur et la répression peuvent offrir l’illusion de la stabilité pour un temps, mais elles sont construites sur des lignes de faille qui finiront par craquer.” Dans ce sens, il a souligné que les Etats-Unis soutiennent les réformes politiques et économiques engagées par des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, qui peuvent répondre aux aspirations légitimes de leurs populations.
L’appui américain à ces principes “ n’est pas d’un intérêt secondaire mais il s’agit d’une priorité absolue qui doit être traduit en actions concrètes, et soutenue par tous les moyens diplomatiques, économiques et stratégiques ” dont disposent les Etats-Unis, s’est-il engagé. Avançant que dans les mois à venir, l’Amérique doit utiliser toute son “ influence ” pour encourager la réforme dans la région, le chef de la Maison-Blanche a soutenu que son message est simple : “ si vous prenez le risque d’engager les réformes, vous aurez le plein appui des Etats-Unis.”
Pour illustrer cet engagement, il a promis un nouveau programme d’aide spécialement destiné aux pays qui s’ouvrent aux réformes politiques, et en premier lieu la Tunisie et l’Egypte. Exposant son approche sur le conflit israélo-palestinien, pour lequel il était particulièrement attendu dans ce discours annoncé depuis une semaine, le président Obama n’a pas annoncé un plan spectaculaire mais a reconnu que le statu quo ne devait plus perdurer.
Soutenant que les frontières entre Israël et la Palestine doivent être fondées sur les lignes de 1967 de sorte que des frontières “ sûres et reconnues ” soient établies pour les deux Etats, M. Obama a reconnu qu’en dépit de “ l’amitié profondément enracinée ” entre les Etats-Unis et Israël, ce dernier doit faire preuve d’audace pour faire avancer une “ paix durable.