Obama va bénéficier d’un répit dans son bras de fer avec le Congrès, à l’occasion de la réception de dirigeants africains
Une rencontre sans précédent pour un président étroitement lié au continent, mais qui l’a peu visité depuis son entrée en fonctions.
Rare incursion en politique étrangère au cours d’un mois de juillet qui l’aura surtout vu se consacrer au débat toujours non résolu sur la dette avec le Congrès, M. Obama accueillait hier à 15h10 (20h10 algérienne) les présidents béninois Boni Yayi, guinéen Alpha Condé, nigérien Mahamadou Issoufou et ivoirien Alassane Ouattara. «Cette rencontre sera l’occasion de souligner le soutien de l’administration (américaine) à des démocraties en développement, de mettre en valeur nos partenariats avec ces pays, et de discuter de l’élaboration d’institutions démocratiques fortes, du développement économique et d’autres sujets régionaux», a indiqué la Maison-Blanche. M. Obama doit s’exprimer face à la presse à la fin de la rencontre, prévue dans la salle du Conseil de la Maison-Blanche. Il s’agira de la première entrevue entre MM. Obama et Ouattara depuis que ce dernier a pris ses fonctions à la tête de la Côte d’Ivoire en avril après plus de quatre mois de crise politique accompagnée de graves violences.
Les Etats-Unis avaient soutenu sans réserve M. Ouattara à l’issue de l’élection présidentielle de fin novembre 2010. Le refus du président sortant Laurent Gbagbo d’en reconnaître les résultats avait mobilisé une partie du Conseil de sécurité nationale et le cabinet de politique étrangère de la Maison-Blanche. M. Obama avait contacté personnellement M. Gbagbo début décembre pour lui enjoindre de quitter le pouvoir, lui offrant même de l’accueillir aux Etats-Unis. Son administration avait ensuite rapidement reconnu M. Ouattara comme le président légitime de Côte d’Ivoire.
Le président américain avait salué le 11 avril l’arrestation de M. Gbagbo. Mais il avait aussi appelé à faire répondre de leurs actes les auteurs de violences post-électorales. M. Obama, né aux Etats-Unis d’un père kenyan, ne s’est rendu qu’une seule fois en Afrique noire depuis le début de son mandat, il y a deux ans et demi, au Ghana en juillet 2009. Il avait alors appelé le continent à prendre en main son propre destin et à combattre les pratiques antidémocratiques. Recevant en août 2010 plus d’une centaine de jeunes Africains à la Maison-Blanche, le président les avait aussi exhortés à ne pas suivre les pas de la génération des indépendances, il y a 50 ans, qui s’était selon lui accrochée au pouvoir. C’est également sur la démocratie que la Première dame des Etats-Unis, Michelle Obama, avait axé sa tournée en Afrique australe en juin. La Maison-Blanche avait souligné que l’Afrique du Sud et le Botswana pouvaient montrer l’exemple aux pays voisins en la matière.
M. Obama avait aussi reçu, début juin, les présidents de deux pays africains riches en pétrole, le Nigérian Goodluck Jonathan et le Gabonais Ali Bongo. Il leur avait demandé de lutter contre la corruption et de protéger les droits de l’homme.