Obama défend le projet d’Etat palestinien

Obama défend le projet d’Etat palestinien

Pour la première fois, Barack Obama a évoqué une échéance dans le délai qu’il se donne pour trouver une solution diplomatique à la crise du nucléaire iranien. A l’issue de son entretien à la Maison Blanche avec le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, le président américain a indiqué, lundi 18 mai, qu’à « la fin de l’année », il réévaluerait sa stratégie à la lumière des progrès réalisés.

En réponse à une question, M. Obama a livré le calendrier le plus détaillé à ce jour de ses intentions concernant l’Iran. Après les élections présidentielles du 12 juin, a-t-il dit, « nous espérons qu’un dialogue sérieux va s’engager, d’abord au travers du processus P5 + 1 (les membres permanents du Conseil de sécurité plus l’Allemagne), et potentiellement au travers d’entretiens directs entre les Etats-Unis et l’Iran ».

Le premier ministre israélien souhaitait un terme, si possible à l’automne. M. Obama a indiqué que Washington n’imposera pas de « date butoir artificielle », en ajoutant aussitôt qu’il n’est pas question « de parler pour parler ». « Nous n’allons pas créer une situation où les pourparlers deviennent des excuses pour l’inaction alors que l’Iran développe une arme nucléaire », a-t-il dit. Si les négociations commencent rapidement, « nous devrions savoir avant la fin de l’année si elles vont dans la bonne direction ».

Les entretiens – dont trente minutes de tête-à-tête – ont duré une heure de plus que prévu, au point que M. Obama a dû reporter la nomination prévue du prochain administrateur de la NASA. Tenue dans le bureau ovale, la conférence de presse informelle a fait l’effet d’un constat à l’amiable des divergences. Sur l’Iran, par exemple, M. Obama a assuré à son visiteur qu’il n’excluait pas « un certain nombre de mesures, y compris des sanctions internationales beaucoup plus sévères ». Ce que M. Nétanyahou a interprété comme une réaffirmation que « toutes les options sont sur la table », langage codé pour action militaire.

LG Algérie

Sur le lien entre l’Iran et le problème palestinien, M. Nétanyahou a assuré que les deux hommes avaient une parfaite « identité de vues » alors que M. Obama venait de rappeler qu’il ne croit pas, contrairement à son visiteur, que la question iranienne doive passer en priorité. Même voies parallèles sur le processus de paix. M. Obama a réitéré sa position sur « la solution des deux Etats ». Il a rappelé que les engagements pris par les gouvernements précédents devaient être honorés. Il a dit qu’il comprenait toute la difficulté mais que les colonisations devaient être « stoppées », un terme qui ne se serait jamais trouvé dans la bouche de George Bush.

M. Nétanyahou est resté de marbre sur les « deux Etats ». Il a répété son exigence de voir les Palestiniens reconnaître le caractère juif de l’Etat d’Israël. « Nous ne voulons pas gouverner les Palestiniens », a-t-il assuré. L’éventuelle unique concession a été de soutenir l’idée « d’élargir le cercle de la paix pour inclure d’autres (parties) du monde arabe. »

Après l’entretien, le conseiller à la sécurité nationale, James Jones, a été immédiatement dépêché pour poursuivre les discussions avec son homologue israélien, Uzi Arad. Selon ABC, Barack Obama aurait demandé que les Israéliens fassent un geste avant le discours qu’il doit prononcer au Caire, le 4 juin.

« Le moment de vérité n’est pas encore venu », a commenté Robert Malley, ancien négociateur de Bill Clinton, écarté du cercle des conseillers informels de M. Obama pour avoir rencontré des éléments du Hamas. Selon lui, il n’y a pas lieu d’attacher une importance énorme au fait que l’expression « solution des deux Etats » n’a pas été prononcée par M. Nétanyahou. « Il ne peut pas l’employer pour des raisons de politique intérieure, dit-il. Son prédécesseur (Ehoud Olmert) y était favorable et on a eu deux guerres et la poursuite de la colonisation », a-t-il rappelé sur la chaîne PBS.