Obama a accéléré les cyberattaques contre l’Iran

Obama a accéléré les cyberattaques contre l’Iran

Le président américain a intensifié l’utilisation de cyberattaques, déjà employées sous George W. Bush, contre le programme nucléaire iranien, selon le New York Times.

Les fuites au sujet du puissant virus informatique Stuxnet, en 2010, ne l’ont pas dissuadé… Même après cela, le président américain Barack Obama a augmenté les cyberattaques contre le programme nucléaire iranien, affirme ce vendredi le New York Times. Il aurait ainsi accéléré les attaques commencées sous la présidence de George W. Bush sous le nom de code « Olympic Games ».

Le programme aurait utilisé des codes malveillants mis au point par Israël, ajoute le New York Times. Les cyberattaques avaient pour but d’empêcher Téhéran de mettre au point l’arme nucléaire et d’éviter une attaque préventive d’Israël contre l’Iran. Elles ont fortement perturbé l’installation nucléaire de Natanz, indique le journal. L’Iran, soupçonné par les Occidentaux et Israël de chercher à se doter de l’arme nucléaire, insiste depuis toujours sur le caractère pacifique de son programme nucléaire.

Cependant, pendant l’été 2010, de hauts responsables de l’administration américaine avaient envisagé d’y mettre un terme après qu’un élément du programme se fut « échappé » de l’installation pour apparaître dans les systèmes informatiques de plusieurs autres pays, assure le New York Times, citant le virus Stuxnet.

Mais le président Obama avait finalement ordonné la poursuite de l’attaque, et une semaine après la découverte de Stuxnet, une nouvelle version du programme avait mis temporairement hors service 1000 des 5000 centrifugeuses iraniennes de l’époque, indique le quotidien. Pendant longtemps les experts ont soupçonné Stuxnet d’être l’oeuvre des Etats-Unis et d’Israël, mais aucun des deux pays ne l’a jamais reconnu.

Nous devons tenter d’améliorer l’éventail des options dont nous disponsons dans le cyberespace

Un porte-parole du Pentagone, le capitaine John Kirby, s’est refusé ce vendredi à commenter dans le détail l’article du New York Times, mais a indiqué que le président Obama et le secrétaire à la Défense Leon Panetta avaient fait des cyberattaques une priorité. « Comme nous l’avons dit à de nombreuses reprises, et le président et le secrétaire (à la Défense) ont été clairs là-dessus, les cyberattaques constitutent un domaine que nous devons surveiller et réévaluer constamment, ainsi que nous devons tenter d’améliorer l’éventail des options dont nous disponsons dans le cyberespace », a indiqué le porte-parole.

Cet article se fonde sur une série d’entretiens menés pendant 18 mois avec d’anciens et d’actuels responsables américains, européens et israéliens, tout en s’inspirant du livre du journaliste David Sanger « Confront and Conceal: Obama’s Secret Wars and Surprising Use of American Power », qui doit être publié la semaine prochaine. Cet article intervient aussi alors que l’éditeur russe de logiciels antivirus Kaspersky Lab a annoncé lundi avoir identifié un nouveau virus au potentiel destructeur inégalé, baptisé Flame ou Flamer, et utilisé comme une « cyberarme » contre plusieurs pays, dont l’Iran.