La modernisation des services des Douanes algériennes passe désormais par la numérisation des procédures, accompagnée d’un renforcement constant du cadre de protection des données à caractère personnel. C’est le message principal partagé jeudi par le directeur général des Douanes, le général-major Abdelhafid Bakhouche, lors d’une « journée d’étude » organisée au siège de l’Autorité nationale de protection des données à caractère personnel (ANPDP).
Le général-major Bakhouche a expliqué que la transformation numérique, notamment via l’exploitation optimale du système Alces, est indissociable de la protection des informations personnelles. « Tout renforcement des capacités des Douanes doit s’accompagner d’une sensibilisation des cadres et des agents sur les défis liés à la gestion et à la protection des données à caractère personnel », a-t-il souligné. Cette approche vise à renforcer l’efficacité opérationnelle du secteur tout en respectant les exigences juridiques et réglementaires.
Le système Alces, lancé en 2023, simplifie les procédures douanières pour les entreprises qui importent ou exportent des marchandises via les ports et aéroports du pays. Selon M. Smaïl Boudadi, directeur du Centre national des transmissions et du système d’information des Douanes (CNTSID), Alces est devenu un élément central des opérations douanières, notamment pour le traitement des dossiers commerciaux et la déclaration des devises. À ce jour, le système a permis le traitement de plus de 608.000 dossiers de dédouanement, 1,8 million de titres de passage en douane et près de 178.000 déclarations en devises.
CNTSID : sécurité et évolution continue du système
Le directeur du CNTSID a précisé que le système Alces est en constante évolution. Des mesures préventives et proactives sont en cours pour garantir la sécurité des données et renforcer l’écosystème numérique des Douanes. Parmi les prochaines étapes : la création de plateformes internes d’échange d’information, le développement d’applications pour collecter des informations en temps réel sur les failles de sécurité, et l’hébergement des copies de sauvegarde au data center du ministère des Finances et au Centre national des données.
Parallèlement, les Douanes lanceront un rééquipement des postes informatiques, des sessions de formation en cybersécurité pour les agents, et le recrutement de nouveaux ingénieurs et techniciens spécialisés en informatique et télécommunications.
Le président de l’ANPDP, M. Samir Bourhil, a rappelé que la protection des données à caractère personnel ne se limite pas à une obligation légale. Elle constitue également une culture institutionnelle, une responsabilité professionnelle et morale, essentielle pour préserver les droits des individus lors du traitement de leurs informations.
Ainsi, la numérisation des Douanes algériennes s’inscrit non seulement dans une dynamique de modernisation des services publics, mais également dans un cadre sécurisé, respectueux des données personnelles et des standards internationaux de gestion de l’information.