Les députés ont soulevé avec le ministre de l’Energie et des Mines, dans le cadre du débat sur la loi de finances pour 2014, le problème des carrières d’agrégats, implantées en milieu urbain, au regard de leurs effets nocifs sur la santé des populations environnantes.
Bien qu’elles soient source, au plan économique et de l’emploi, très importantes, en ces temps de crise, les carrières situées en zones urbaines engendrent également des désagréments, pour la plupart d’entre elles, comme en témoignent certaines actions de protestation enregistrées. La dernière en date est venue de Béjaia où les habitants d’un quartier populaire, situé en contrebas de la ville d’Akbou, ont appelé carrément à la fermeture de trois carrières d’agrégats.
Les protestataires avaient mis en avant les désagréments que génère l’exploitation de ces carrières, notamment l’usage des explosifs qui affecte leurs habitations. Ces dernières présentent, disent-ils, « des fissures ». Les carrières sont, également, source « de nuisances sonores et de pollution environnementale », sans compter les maladies respiratoires et autres affections allergiques enregistrées au niveau des services hospitaliers de la région.
Sur vingt carrières activant dans la wilaya, dix sont à l’arrêt. Dans la wilaya de Bouira, le problème des carrières s’est également posé puisque les citoyens avaient, il y a quelques mois, attiré l’attention des autorités locales. Six entreprises exploitent des carrières à Ath Mansour. A Boumerdès, les citoyens avaient réclamé, il y a quelque temps et pour les mêmes motifs, l’arrêt de l’exploitation des deux carrières existantes, « sises à l’intérieur du périmètre urbain de la commune, dans une zone touristique de surcroît », avaient-ils précisé.
Les exemples de ce type ne manquent pas à travers plusieurs régions du pays. Il est difficile, néanmoins, d’arrêter le nombre exact de carrières situées dans le tissu urbain. Un responsable de l’Entreprise nationale des agrégats a estimé leur nombre à 933 dont 661 gérées par le privé. Un chiffre à revoir à la hausse au vu des adjudications et appels à investir en cours, lancés par l’Agence nationale du patrimoine minier.
Mais, il est sûr qu’il en existe aussi bien dans les grandes et anciennes agglomérations comme Alger ou Meftah que dans celles qui ont poussé alentour via les nouveaux programmes de construction de logements. Le problème reste délicat puisqu’il faut éviter des ruptures d’approvisionnement en agrégats pour les différents programmes de construction de logements ou d’infrastructures.
Si les députés ont tenu à aborder ce sujet avec le ministre de l’Energie, c’est parce que la décision de fermeture d’une mine – ou de rappel à l’ordre pour le respect des normes – relève des prérogatives de la Direction du patrimoine minier qui est sous sa tutelle. Celle-ci peut, par exemple, retirer l’agrément à une société exploitante ou la contraindre à observer les règles d’exploitation de la carrière.
K. Daghefli