L’utilisation de l’énergie nucléaire doit être réduite « graduellement » par tous les pays du monde vu les risques qu’elle représente pour être remplacée par les énergies renouvelables, a plaidé hier à Alger, le Pr Noureddine Amir, expert aux Nations unies. « Tous les pays du monde doivent, impérativement, pour leur sécurité, réduire graduellement l’utilisation de l’énergie nucléaire pour la remplacer par les énergies solaire et éolienne qui présentent un risque zéro de radioactivité », a estimé le Pr Amir lors d’une conférence sur le thème « La question nucléaire et la société civile », organisée par le centre El Chaab pour les études stratégiques.
Le Pr Amir a relevé que 60 % des pays industrialisés utilisent l’énergie nucléaire pour développer leurs économies car « elle coûte moins cher que les énergies renouvelables.
« Il faut donner la priorité à la sécurité qui est garantie par ces énergies renouvelables et imposer en même temps un contrôle rigoureux sur l’utilisation de l’énergie nucléaire », a-t-il cependant préconisé.
Il a expliqué, dans ce cadre, qu’il ne s’agit pas d’éliminer totalement l’énergie nucléaire mais de la contrôler de façon à réduire au minimum les risques de radioactivité.
« L’explosion de la centrale de Fukushima au Japon lors du séisme du 11 mars dernier a provoqué la pollution des eaux (de refroidissement) et c’est là, le meilleur exemple qu’on puisse donner de l’insécurité que représente cette énergie », a-t-il dit. Il a rappelé, à ce propos, que les essais nucléaires pratiqués en Algérie (Reggane) par les forces coloniales françaises en 1960 ont provoqué une très grande radioactivité dans la région. « Cette radioactivité a fait depuis 51 ans beaucoup de victimes atteintes de maladies incurables que la France refuse toujours d’indemniser », a-t-il souligné. L’expert des Nations unies a, par ailleurs, exhorté les sociétés civiles et les ONG à travers le monde à œuvrer pour que l’arme nucléaire soit éradiquée. Il a ajouté que l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) contrôle l’utilisation de l’énergie atomique, mais certains Etats, a-t-il observé, échappent à ce contrôle, tel Israël qui refuse d’adhérer au traité de non-prolifération des armes nucléaires.