Tout le TNP (traité de non prolifération nucléaire), rien que le TNP! Tel est le message de l’Algérie transmis, lundi 27 avril, à New York, par le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra à l’occasion de la 9ème conférence de révision du TNP.
Dans une évocation implicite du cas iranien, le chef de la diplomatie algérienne, a refusé que des obligations non prévus par le traité de non-prolifération soient imposées aux signataires qui ne disposent pas d’arme nucléaire.
Une situation qui est au cœur de la crise du nucléaire entre l’Iran et les Occidentaux, ces derniers exigeant de l’Iran de renoncer à l’enrichissement de l’uranium qui n’est pas interdite par le TNP.
« Il est nécessaire de ne pas créer de nouvelles obligations sur les Etats non dotés de l’arme nucléaire, autres que celles prévues expressément par le Traité » a indiqué le ministre algériens des affaires étrangères en insistant sur le « droit originel et inaliénable des Etats parties au développement, à la recherche et à l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques conformément à l’article IV du Traité ».
L’article IV du TNP, sur lequel s’est d’ailleurs appuyé l’Iran pour défendre ses droits à la maitrise du nucléaire y compris dans le volet enrichissement note qu’aucune disposition du Traité ne peut être interprétée comme portant atteinte au « droit inaliénable » des signataires à » développer la recherche, la production et l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, sans discrimination.. ».
Le cas iranien
L’autre partie, « oubliée » de l’article IV prévoit que des échanges « aussi large que possible d’équipement, de matières et de renseignements scientifiques et technologiques, en vue des utilisations de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.. ».
Les exigences formulées à l’encontre de l’Iran au sujet de l’enrichissement de l’uranium ne figurent pas dans le TNP. L’Iran, soumis à embargo, tout en niant vouloir se doter de l’arme nucléaire a constamment refusé de céder sur la question de l’enrichissement qu’il considère comme faisant partie de son droit reconnu par le TNP à la recherche et à l’utilisation du nucléaire à des fins pacifiques.
L’Iran a accepté d’un accord-cadre qui doit être finalisé d’ici le 30 juin qui reconnait son droit à développer un programme nucléaire civil en contrepartie d’une plus grande transparence et d’une réduction du nombre de ses centrifugeuses.
Téhéran a accepte d’importantes concessions sans pour autant renoncer au droit à l’enrichissement de l’uranium comme l’exigeaient les occidentaux. L’Algérie a continuellement défendu cette position car, selon la formule d’un analyste, » il est inacceptable de « punir » ceux qui ont signé le TNP en leur interdisant le droit à la recherche et en créant une sorte de monopole en faveur de ceux qui sont dotés d’armes nucléaires ».
Lamamra a exprimé par ailleurs la « a préoccupation » de l’Algérie face aux obstacles ayant entravé, jusqu’ici, la mise en œuvre de la résolution adoptée lors de la Conférence d’examen de 1995 prévoyant la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen Orient.