La réponse sera connue au lendemain du 6 novembre
Ces trois dossiers ont surtout donné une idée de l’esprit va-t-en guerre du candidat républicain.
On ne connaîtra probablement la position définitive de la diplomatie américaine au sujet de ces conflits qui secouent le Moyen-Orient et le Sahel, tout en menaçant la stabilité au Maghreb, qu’après l’élection du 45e président des Etats-Unis.
Si Barack Obama s’est montré plutôt prudent à ce propos en privilégiant la solution politique, le dialogue ou les sanctions économiques (essentiellement l’Iran), ces trois dossiers (nucléaire iranien, conflit syrien et l’éventualité d’une intervention au Mali) ont surtout donné une idée de l’esprit va-t-en guerre du candidat républicain. Dans un discours sans concession prononcé le 8 octobre, le candidat républicain à la Maison-Blanche, Mitt Romney, a appelé à armer les rebelles syriens tout en dénonçant la «passivité» du président Barack Obama sur la scène internationale, au Moyen-Orient notamment. Sans doute pour marquer sa différence avec l’actuel locataire de la Maison-Blanche avec lequel il s’est trouvé pratiquement en accord sur beaucoup d’autres sujets comme l’Irak, le conflit afghan ou encore l’élimination du chef d’Al Qaîda, Oussama Ben Laden.
S’exprimant devant l’Institut militaire de Virginie (est), Mitt Romney avait tenté de mettre en exergue l’absence de «leadership» du président démocrate sortant à travers les attaques anti-américaines dans le monde arabe (l’ambassade américaine en Libye, en Tunisie et manifestations devant les représentations diplomatiques US à travers le Monde arabe)… «Les attaques contre l’Amérique le mois dernier (le 11Septembre, Ndlr) ne doivent pas être prises pour des actes isolés…elles illustrent le combat plus large qui se joue à travers tout le Moyen-Orient, une région qui vit son plus grand bouleversement depuis un siècle», a-t-il déclaré.
En ce qui concerne la crise syrienne, il a renouvelé son appel à identifier et organiser les membres de l’opposition de ce pays «qui partagent nos valeurs» a-t-il souligné, s’engageant à faire «en sorte qu’ils obtiennent les armes dont ils ont besoin». «Le risque de conflit dans la région est plus fort aujourd’hui que lorsque le président a commencé son mandat», s’est-il aventuré à dire tout en citant au passage la crise du nucléaire iranien. Washington tente, jusqu’à présent, de faire reculer Téhéran, qu’elle soupçonne vouloir se doter de l’arme atomique, à travers de sévères sanctions économiques (embargos pétrolier, financier, technologique…). Rien ne dit cependant qu’en cas de réélection, au demeurant très probable, que Barack Obama ne change son fusil d’épaule, du moins pour le conflit syrien. «Une réflexion a été engagée à Washington autour de deux axes possibles, mais qui restent controversés au sein même de l’administration: livraisons clandestines d’armes anti-aériennes à la rébellion (qui en réclame depuis des mois) et mise en place d’un dispositif de zone d’exclusion aérienne «Light», différente de celle imposée en Libye, mais destinée à empêcher que l’aviation syrienne poursuive impunément ses ravages» selon une source proche de l’équipe Obama, a écrit sur son site le quotidien français Le Monde. En ce qui concerne la crise malienne: «Nous sommes convenus d’assurer le suivi de ces discussions par le biais des experts en mode bilatéral et dans le cadre de concertations avec les partenaires de la région, l’Union africaine, la Cédéao et les Nations unies pour essayer de trouver des solutions à ces problèmes», a déclaré Hillary Clinton la chef de la diplomatie américaine à l’issue de l’audience que lui a accordée le Président Bouteflika à la fin du mois d’octobre… Ce qui sépare les deux camps ne tient parfois qu’à quelques nuances près…Une question de dialectique certainement.