nucléaire iranien, Un accord se dessine à Lausanne

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Les « 5+1 » et l’Iran parviendront-ils à un accord-cadre sur le nucléaire d’ici mardi à Lausanne, du moins à un « accord d’étape » qui leur permettrait de tenir le cap et de « résister » devant leurs ultras respectifs et certaines puissances régionales hostiles à toute entente ?

Mohammad Javad Zarif, le chef de la diplomatie iranienne, est optimiste. « Nous sommes prêts à conclure un accord bon pour tous. Nous attendons de nos homologues qu’ils y soient prêts eux aussi », dit-il jugeant possible que « tous les problèmes puissent être résolus ». Autrement dit, la balle est dans le camp des « 5+1 ». « Le dénouement commence. Nous sommes comme face à un sommet montagneux : les derniers mètres sont les plus difficiles, mais aussi les plus décisifs », reconnaît le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, souhaitant comme ses homologues, mettre un point final à douze années d’éprouvantes et laborieuses négociations. Signe que les négociations sont entrées dans une phase décisive, John Kerry, le secrétaire d’Etat américain, qui a été soupçonné la semaine dernière encore de vouloir signer un accord insuffisamment « robuste », a préféré annuler un voyage à Boston pour se retrouver avec ses homologues du groupe des 5+1 d’abord, avec son homologue iranien, ensuite. « Nous n’avons jamais été aussi près d’un accord, toutefois nous avons toujours des points critiques à résoudre », déclare Federica Mogherini, la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, espérant voir l’Iran faire des compromis sur les points d’accroc restants. Comme le nombre et le type de centrifugeuses, le volume des stocks d’uranium que l’Iran conserve, le type de recherche qu’il pourrait entreprendre. Selon le chef des négociateurs russes, Sergueï Riabkov, cité par l’agence Ria-Novosti, « les chances (de parvenir à un accord) sont de plus de 50% ».

Accord total ou accord d’étape, personne ne peut avancer quelle forme celui-ci prendrait. Selon Ali Vaez, un spécialiste du centre de réflexion International Crisis Group, « l’option la plus probable est qu’ils vont dire qu’ils sont parvenus à un accord sur les éléments-clés » et « qu’ils vont passer les trois prochains mois à écrire le brouillon de cet accord et son plan de mise en œuvre ». Vendredi dernier, le président iranien Hassan Rouhani a envoyé une lettre au président Barack Obama et aux dirigeants des autres pays–Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne–. Selon son bureau, ces lettres contenaient des propositions sur la façon de parvenir à un accord. Rouhani a également parlé aux dirigeants russes, français et britanniques par téléphone. La date pour un accord final, incluant toutes les annexes techniques de ce dossier, est fixée au 30 juin. Objectif de cet accord : s’assurer pour les 5+1 que l’Iran ne cherchera pas à se doter de la bombe atomique, en échange d’une levée des sanctions internationales qui asphyxient son économie. Une levée de sanctions à laquelle le Congrès américain, dominé par les Républicains, pourrait s’opposer pour ne pas irriter Israël et ne pas laisser l’Arabie saoudite et d’autres pays de la région « se sentant menacés par l’Iran » de se lancer dans la course aux armements nucléaires.

Djamel Boukrine

LG Algérie