Nouvelles violences meurtrières à Ghaza après l’échec des négociations

Nouvelles violences meurtrières à Ghaza après l’échec des négociations

L’agression sioniste a repris vendredi dans la bande de Ghaza et a fait au moins cinq morts hier, dont un enfant de 10 ans. Est-ce l’amorce d’une nouvelle tuerie à Ghaza? La reprise des hostilités depuis vendredi où a pris fin le cessez-le-feu de trois jours observé par l’armée israélienne et le Hamas, est susceptible de replonger le territoire dans le chaos. Dans le territoire dévasté, les armes se sont remises à parler dès l’échec des négociations indirectes entre Israéliens et Palestiniens au Caire pour une prolongation du cessez-le-feu.

Les combattants palestiniens ont lancé au moins 70 roquettes sur Israël faisant deux blessés légers, un civil et un soldat. Les tirs de roquettes sur Israël ont eux cessés depuis vendredi 18h00 GMT, a indiqué l’armée israélienne qui a annoncé avoir mené 82 raids en représailles sur l’enclave palestinienne et éliminé trois combattants palestiniens dans ces bombardements.

Mais selon les secours palestiniens, un enfant de 10 ans a été tué par un raid dans le nord de la ville de Ghaza ! Et dans le sud de l’enclave, un autre raid a fait trois morts près de Khan Younès tandis qu’un jeune homme a été tué près de Rafah. Achraf al-Qodra, le porte-parole des services d’urgence palestiniens a précisé pour sa part que «deux personnes ont été tuées dans une frappe sur le camp de Maghazi, dans le centre de la bande de Ghaza» et trois corps ont été sortis des décombres de la mosquée Al-Qassam, à Nousseirat, bombardée par l’aviation israélienne.

La veille, et au cours des manifestations qui ont été organisées en Cisjordanie, Naplouse et à Bethléem contre l’offensive israélienne à Ghaza, un jeune Palestinien de 22 ans, blessé par des tirs de l’armée sioniste, a succombé hier à ses blessures. Un autre, âgé de 29 ans, a été touché par des tirs à balle réelle et des tirs de balles en caoutchouc et des dizaines de manifestants ont été blessés, ont précisé des responsables médicaux palestiniens. Un jeune Palestinien de 19 ans a été également tué vendredi dans des heurts près de la colonie de Psagot, entre Jérusalem et la ville de Ramallah. Ce sont donc au moins 10 personnes qui ont péri côté palestinien depuis la rupture de la trêve. Le bilan côté israélien fait état de deux blessés légers pour l’instant.

Les appareils israéliens ont frappé environ une centaine d’objectifs au cours de la nuit de vendredi à hier et «la riposte est en cours», selon le porte-parole de l’armée israélienne, le lieutenant-colonel Peter Lerner. Les tirs israéliens ont détruit trois mosquées près de Zeitoun au sud de la ville, à Jabaliya au Nord et Nousseirat (Centre), a dit le ministère local de l’Intérieur.  Au Caire, les deux camps se sont rejeté la responsabilité de la reprise des combats.

«On n’a eu aucune réponse de la part des Israéliens à aucune des exigence palestiniennes», a regretté Sami Abou Zouhri, un porte-parole du Hamas à Ghaza. «L’occupant israélien est entièrement responsable de ce qui va se passer» a-t-il ajouté. Pour le Hamas, présent au Caire avec le Djihad islamique et le Fatah, Israël refuse d’accéder à des exigences fondamentales, comme la levée du blocus qu’il impose depuis 2006 à la bande de Ghaza. Ce blocus qui asphyxie Ghaza est une exigence primordiale des Palestiniens et une préoccupation capitale des Israéliens qui disent craindre l’entrée d’hommes et de matériels pouvant leur nuire.

Lors des négociations, Israël s’était dit prêt à accepter une prolongation de la trêve à condition qu’elle ne soit pas assortie de conditions. Il a ensuite accusé le Hamas d’avoir violé le cessez-le-feu. «Israël ne négociera pas sous les bombes», a dit un responsable israélien.

La tournure des discussions restait très indécise hier. Israël a fait revenir ses délégués. Mais les déclarations des intermédiaires égyptiens et des Palestiniens donnaient à supposer que tout n’était pas complètement fini. «Nous restons assis ici pour parvenir à un accord final afin de restaurer les droits de notre peuple», a dit Azzam al-Ahmed, le chef de la délégation palestinienne. À Ghaza, le Hamas a cependant prévenu qu’il ne fera «aucune concession» à Israël. «Il n’y aura pas de retour en arrière.

La résistance va se poursuivre de toutes ses forces. L’intransigeance de l’occupant (israélien) ne lui apportera rien et nous ne ferons aucune concession sur les exigences de notre peuple», a affirmé dans un communiqué Fawzi Barhoum, un porte-parole du mouvement. Les États-Unis qui avaient espéré, vendredi soir, une prolongation du cessez-le-feu «dans les prochaines heures», ont regretté que le Hamas «continue à formuler des exigences maximalistes». Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est déclaré, pour sa part, «profondément déçu» de cette rupture du cessez-le-feu.

Rappelons que «Bordure protectrice», déclenchée le 8 juillet par Israël pour, selon la déclaration sioniste «faire cesser les tirs de roquettes et détruire le réseau de tunnels servant à des incursions sur son territoire», a tué plus de 2 000 Palestiniens, dont des centaines d’enfants. Côté israélien, 64 soldats et trois civils ont péri. Et alors que le carnage sioniste se poursuit, les citoyens du monde, impuissants face à la complicité de leurs dirigeants, manifestent un peu partout.

H. Y./Agences