Alors qu’il devait restructurer ses kasmate totalement dissoutes faute de militants, le FLN coopte de nouveaux mouhafedhs.
Le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, veut un congrès cousu de fil blanc à son profit. L’ex-parti unique passe par une situation de crise et d’instabilité sans précédent à l’approche de son dixième congrès prévu le premier trimestre 2015.L’arrivée de cette échéance importante justifie l’opération d’installation tous azimuts de nouvelles mouhafedhates basées sur le «tribalisme» et l’«allégeance», initiée par le patron du FLN. La création de ces nouvelles structures a soulevé un tollé au niveau de la base.
Selon ses détracteurs, Saâdani s’est lancé dans une fuite en avant aux conséquences incommensurables sur le parti. Saâdani compte-t-il organiser un congrès sur mesure et fantoche? La création de ces nouvelles mouhafedhates en dehors des textes le régissant aura des effets graves sur le parti de la majorité parlementaire. Alors qu’il devait réanimer et restructurer ses cellules et ses kasmas totalement disparues faute de militants, le FLN coopte de nouveaux mouhafedhs qui seront totalement dépendants du secrétaire général qui les a désignés en prévision du prochain congrès.
A cette situation non reluisante, s’ajoute une opposition ouverte au sein du bureau politique. Le courant ne passe plus entre les membres du bureau politique tels Hedjoudj Abdelkader, Ali M’rabet, Alioui Mohamed et le secrétaire général du parti, selon des sources proches du parti. Ceux-là considèrent que Saâdani est allé très loin. Qualifié d’allégeance à la France, le courrier adressé par Saâdani à l’ambassadeur de France à Alger, Bernard Emie, suite à l’assassinat du Français Hervé Gourdel par un groupe terroriste en Kabylie, est pour quelque chose, dans cette querelle, selon la même source. A titre de rappel, d’autres membres ont été chassés récemment du parti, à l’image de Yamina Meftali et Moussa Benhemadi. En tout état de cause, Saâdani a délégué deux membres du bureau politique pour procéder à la dissolution de plusieurs bureaux de mouhafedhates et les remplacer par des intérimaires qu’ils choisissent.
Plusieurs cadres du FLN déplorent que cette opération soit menée sans la délibération du comité central dont les membres s’estiment ignorés. Amar Saâdani est également accusé de favoriser les militants d’autres partis politiques et ceux qui ont soutenu et mené campagne pour le compte d’autres candidats à la présidentielle du 17 avril dernier, autre que le candidat du parti, à savoir le président Bouteflika. Le hic, le groupe de Saâdani, affirme ouvertement que cette opération est menée en prévision du prochain congrès. Et argumente-t-il «pour obliger le gouvernement à promouvoir au statut de wilaya les régions dotées de mouhafedhates».
Pour rappel, les militants du FLN d’Oran ont remis en cause et ont même protesté contre l’installation de trois nouveaux mouhafedhs par Mustapha Mazzouz.
Les mêmes opposition et contestation ont été enregistrées à Batna où la direction actuelle a créé deux autres mouhafedhates.