Nouvelles fortunes, LMD, prix du pétrole, Les « Scud » de Louisa Hanoune

Nouvelles fortunes, LMD, prix du pétrole, Les « Scud » de Louisa Hanoune

Une Louisa sans détour

Elle a abordé les sujets qui font l’actualité et a livré son analyse quant à la brutale chute des prix de l’or noir.

Louisa Hanoune, SG du Parti des travailleurs (PT) n’y va pas par quatre chemins pour dénoncer et critiquer «les nouvelles fortunes». Sèchement, elle manie à merveille l’art des messages subliminaux. De toute façon, on aura compris à qui elle s’attaque.

En effet, hier lors du rapport d’ouverture des travaux de la commission ouvrière du PT, Mme Hanoune s’est lancée dans une diatribe vis-à-vis des «nouvelles fortunes». En bonne politicienne, elle abordera la dernière décision du gouvernement, par laquelle, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a demandé aux ministres de «limiter au maximum» le recours au gré à gré dans l’octroi des marchés publics, qu’elle considère comme étant «une décision juste».

LG Algérie

Selon elle, ces manières d’attribution de marchés publics, ont permis de faire émerger «des groupes industriels à partir du néant». Lançant un «Scud», elle expliquera qu’ «il y a des responsables à la solde des hommes d’affaires». La SG du PT a évoqué dans ce sens celui qui a «reçu l’exclusivité d’importer des appareils de radiothérapie des Etats-Unis». Fait gravissime, car il s’agit «de pratiques mafieuses». Poursuivant sa critique, elle dira «on a remarqué le mélange entre l’argent privé, les affaires et la politique». Une pratique qui existait auparavant, selon elle, mais qui a été «légalisée et institutionnalisée», récemment. Mme Hanoune fait remarquer, en outre, à l’assistance: «Si vous regardez le cheminement d’un homme d’affaires, qui lui donnait les marchés par le passé?Et qui lui donne désormais des marchés dans le domaine de la santé.»

Concernant la justice, Mme Hanoune a déclaré «la justice n’est pas indépendante, preuve en est, tous les dossiers de la corruption sont gelés». Pour rappel, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh a déclaré jeudi dernier, devant un parterre de journalistes, lors de questions orales à l’APN, que «toutes les affaires de corruption présentées devant la justice seront enrôlées lors des prochaines sessions criminelles en vue d’en juger les auteurs».

Au sujet des universités, elle indiquera que ces dernières «sombrent dans le chaos à cause du LMD». Un échec flagrant reconnu par tous, sauf par le ministre de l’Enseignement supérieur, qui, selon elle, «n’a pas encore avoué» et qui fait dans le «louvoiement». Elle évoquera les grèves, les manifs, ainsi que la prolifération de la violence et le pourrissement des oeuvres universitaires. Dans ce contexte, elle s’est adressée au Premier ministre et au président de la République «afin de mettre fin à cette dangereuse déviation et à cet effondrement» mais également «pour ouvrir un débat autour d’une véritable réforme». Elle a mis en garde contre les étudiants qui sont au nombre de 1.5 million et l’éventualité de leur sortie dans la rue. Au sujet de la baisse des prix de l’or noir, Mme Hanoune évoquera quelques facteurs, à l’instar de la spéculation des multinationales américaines afin d’inonder le marché. Une situation qui se répercute négativement sur l’économie algérienne. C’est pourquoi il faut, selon elle, «ouvrir un débat sérieux et serein afin d’éviter de semer la panique et surtout éviter la surenchère». A ce propos, Mme Hanoune assure et rassure. La situation n’est pas aussi fatale qu’on le croit. Pour preuve, «on a des réserves de change, de nouvelles découvertes, d’immenses capacités, et bientôt l’exploitation des gaz de schiste». En plus, L’Algérie, contrairement au Venezuela, n’a pas de dettes extérieures et les dépenses sont budgétisées. Toutefois, si la situation s’aggrave, elle prescrit une ordonnance, qui comprend entre autres, la réduction des dépenses des institutions et le financement étatique de l’import-import, ainsi qu’un impôt sur la fortune.

Elle propose également l’arrêt de l’Accord d’association avec l’UE, qui coûte au Trésor public 1 milliard et 400 millions d’euros par an. Dans ce cadre, elle a plaidé pour une «réforme politique profonde et la démocratisation de la gouvernance, qui rendra la parole au peuple». Pour les précarités sociales, la faute incombe au manque d’anticipation et de prospective, d’ailleurs elle a appelé à «l’instauration d’un ministère chargé de la planification». Elle suggère également d’accorder une allocation chômage, qui serait la moitié du Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig