Nouvelles dispositions pour l’enseignement destiné aux enfants de la communauté algérienne à l’étranger (ministère)

Nouvelles dispositions pour l’enseignement destiné aux enfants de la communauté algérienne à l’étranger (ministère)

Le ministère de l’Education nationale envisage, au titre de son programme d’action futur, l’introduction de nouvelles dispositions dans la règlementation du système d’enseignement destiné aux enfants de la communauté algérienne à l’étranger conformément à l’article 15 de la loi d’orientation de l’éducation nationale de 2008.

Le texte sera mis au point en coordination des partenaires du secteur de l’éducation nationale (ministères des Finances et des Affaires étrangères) d’autant plus que l’article prévoit la prise de toute mesure susceptible de faciliter la réintégration et l’adaptation des élèves scolarisés à l’étranger de retour au pays au cursus scolaire national, a indiqué une source du ministère.

Le secteur de l’éducation nationale est en mesure d’assurer l’enseignement en coordination avec les missions diplomatiques à l’étranger et après accord des pays d’accueil, les langues arabe et tamazighte et la culture islamique aux enfants de la communauté nationale à l’étranger, lit-on dans l’article.

Ainsi, cette mesure vient répondre à la « demande pressante » pour un enseignement « efficace et de qualité » de la langue arabe et de la culture algérienne d’origine à l’étranger par les enfants de la communauté algérienne au regard des différentes phases et statuts qui ont marqué cet enseignement depuis l’indépendance et qui ont prouvé, par des taux inégaux, son échec dans certains cas.

Selon les responsables du secteur, la situation actuelle de l’enseignement à l’étranger et, particulièrement en France où réside la majorité de la communauté algérienne à l’étranger, se caractérise par l’augmentation des charges générées par le décret n° 84/150 en date du 16 juin 1984. En vertu de ce dernier, la mission d’enseignement sera confiée à des fonctionnaires algériens détachés et mis à la disposition du corps diplomatique algérien en France pour une durée de quatre ans.

Ce dispositif a coïncidé avec la situation économique difficile qu’avait connue l’Algérie dans les années 90 et l’inefficacité du mode de détachement marqué par une mauvaise gestion et une dispersion des potentialités, ce qui a amené les pouvoirs publics à opter pour le gel des dispositions du décret sus-cité. Le détachement vers la France s’est vu alors annulé dans l’attente de rechercher des solutions alternatives et des moyens plus « pragmatiques ».

Par conséquent, il a été convenu de recruter des enseignants parmi les résidents de manière régulière et les faire bénéficier d’une couverture sociale en France. Il s’agit en général, d’anciens enseignants ou d’étudiants répondant aux critères et niveau requis sur la base d’un contrat à durée déterminée (CDD) pour assurer un intérim et rémunéré à l’heure conformément à l’arrêté interministériel du 1er décembre 1996 relatif au recrutement et remplacement des enseignants vacataires chargés d’enseigner la langue arabe aux enfants algériens en France.

Deux types d’enseignement de la langue arabe et de la culture d’origine en France

L’enseignement de la langue arabe et de la culture d’origine aux enfants de la communauté algérienne en France, se scinde en deux types. Le premier qui concerne l’enseignement de la langue et de la culture d’origine (ELCO), compte plusieurs phases et statuts.

La première phase a duré de l’indépendance au début des années 80. La gestion des affaires de la communauté incombait à l’Amicale des Algériens en Europe à savoir la supervision de l’enseignement de la langue arabe et la mise au point de programmes et de manuels d’enseignement en coordination avec le ministère de l’Education nationale qui se chargeait, lui, de la supervision et du suivi éducatifs.

La deuxième phase allant de 1981 à 1996, s’inscrivait dans un cadre organisationnel général qui reposait sur l’instruction européenne promulguée le 25 juillet 1977 et visait à dispenser une scolarisation des enfants d’émigrés. La partie française a placé cette orientation dans le cadre de la promotion des cultures des communautés étrangères sous le titre « Enseignement de la langue et de la culture du pays d’origine ».

Cet enseignement s’inscrit dans le cadre de l’accord algéro-français conclu le 1er décembre 1981 qui énonce l’enseignement de la langue et culture du pays d’origine aux enfants de la communauté algérienne inscrits dans les écoles françaises à raison de trois heures par semaine.

Il entre également dans le cadre des dispositions du décret n° 84/150 en date du 16 juin 1984, qui confie la mission d’enseignement à des fonctionnaires algériens détachés et mis à la disposition de la mission diplomatique algérienne en France pour une durée de 4 ans.

De 1996 à ce jour, la troisième phase se caractérise par l’augmentation des charges générées par ce dispositif juridique qui a coïncidé avec la situation économique qu’a traversée l’Algérie depuis 1990.

L’enseignement de la langue et de la culture d’origine : plus de 20.000 concernés en France

Le nombre des élèves bénéficiant actuellement de cet enseignement en France est estimé à 20.190 élèves répartis sur 953 écoles et encadrés par 357 enseignants dans différentes régions de France.

Ce genre d’enseignement est dispensé également au niveau de 105 associations dans tout l’hexagone avec l’accord des consulats algériens au profit de 86.011 élèves.

les contenus des programmes relatifs à ce genre d’enseignement ont été enrichis pour raffermir la dimension et les constantes culturelles nationales en vue de consolider le lien entre ces élèves et leur patrie d’origine. Il s’agit de l’introduction du tamazight et des leçons d’histoire se rapportant à la période coloniale, l’immigration et l’avènement de l’indépendance, en plus de la langue arabe.

Pour renforcer ces programmes, il est prévu la conception de brochures pédagogiques, avant leur impression et leur distribution aux enseignants lors de la prochaine année scolaire, et ce, après leur validation.

L’enseignant contractuel exerce dans les écoles publiques françaises fréquentées par les enfants de la communauté algérienne et où sont exprimés les besoins conformément aux lois françaises en vigueur dans le secteur de l’éducation, cet enseignement étant facultatif.

L’enseignement de la langue est dispensé durant les quatre dernières années du cycle primaire et est sanctionné par la remise d’un certificat attestant d’une accumulation de connaissances et de compétences, avec l’accord du conseil des enseignants de l’école. Il est pris également en compte les résultats obtenus par les élèves dans les matières de langue arabe ou tamazight durant leur cursus scolaire.

L’enseignement de la langue est également dispensé en tant que première ou deuxième langue vivante dans 23 collèges et 3 lycées à travers la France, sachant que dans les pays d’immigration, l’enseignement profite aussi aux 138 enfants algériens admis dans des hôpitaux français.

L’enseignement à distance : une autre formule d’enseignement des enfants de l’immigration.

L’Office national de l’enseignement et de la formation à distance a entrepris, en coordination avec les services du secrétariat d’Etat chargé de la communauté algérienne établie à l’étranger, de dispenser par voie électronique des cours d’arabe, de tamazight et d’histoire à la communauté algérienne. Ces cours correspondant à différents niveaux sont adaptés par l’Office national d’alphabétisation et de l’enseignement des adultes.

Le chiffre des personnes qui suivent gratuitement ces cours est passé de 20.000 en 2011 à 75.280 en 2013, dont 63.985 en France, 2.950 en Suisse, 1.506 en Belgique, 979 en Espagne, 753 en Italie et 452 au Canada.

L’Ecole internationale algérienne : pour un enseignement de qualité

Le ministère de tutelle estime que la promotion et l’extension du réseau des annexes relevant de l’Ecole internationale algérienne -deuxième formule d’enseignement pratiqué en France- est de nature à assurer un enseignement de qualité aux enfants de l’immigration et répond à la demande exprimée par notre communauté désireuse de garantir à sa progéniture un enseignement algérien pur.

Ce genre d’enseignement (l’Ecole internationale algérienne) initié aux enfants de la communauté établie en France depuis l’année scolaire 2002-2003 conformément au décret exécutif 01-308 daté du 16 octobre 2001, couvre les trois paliers et correspond aux programmes algériens de langue arabe.

Cette institution dispose de deux sites le premier consacré à l’enseignement primaire et le second aux cycles moyen et secondaire. Face à la demande croissante, un autre site est en phase d’être créé à Paris et même dans d’autres régions de France.

L’Ecole internationale algérienne emploie actuellement 70 enseignants pour l’encadrement de 615 élèves répartis sur les trois paliers : 377 élèves pour le primaire, 134 pour le moyen et 104 pour le secondaire.