Nouvelle politique énergétique,atouts et faiblesses

Nouvelle politique énergétique,atouts et faiblesses
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Transparence opaque

Un an après la nomination de Youcef Yousfi à la tête du ministère de l’Énergie et des Mines, les autorités du secteur semblent avoir remis les pendules à l’heure. Sonatrach a relancé son programme d’investissement, axé principalement sur l’intensification de l’exploration et le développement de la production de pétrole et de gaz freinés, en 2010, par les séquelles de l’affaire de passation irrégulière de contrats et de corruption.



Le ministère a élaboré, du reste, un programme ambitieux de développement des énergies renouvelables adopté en Conseil des ministres et applaudi par de larges couches de la population. Un chantier décisif, préparatoire à l’après-pétrole.

Mais sur plusieurs dossiers, la même audace n’est pas au rendez-vous.

Efficacité énergétique, économie d’énergie, modèle de consommation plus rationnel, affectation judicieuse des réserves, autant de points faibles de la politique actuelle loin d’être surmontés. Des questions dont la solution relève, pour les premiers cas, dans notre système politique anachronique actuel, de décisions fortes de la Présidence.

Au tableau gris, après un scandale sans précédent dans l’histoire économique du pays, les autorités et Sonatrach cultivent le principe de la transparence opaque. Les investigations semblent piétiner.

Puisqu’on n’est pas encore arrivé, après un an d’instruction, à déterminer ce qui relève de l’acte de gestion et ce qui relève de la criminalité économique.

En un mot, de la corruption, d’où le report prolongé, sans aucune explication, de l’ouverture du grand procès de Sonatrach. Sur ce dossier, l’opinion publique demeure dubitative.

Elle ne comprend toujours pas pourquoi le principal protagoniste de cette affaire, en l’occurrence l’ex-ministre de l’Énergie et des Mines, n’est pas entendu en tant que témoin par la justice.

Sur le redéploiement de Sonatrach à l’international, sur le renforcement managérial de la compagnie internationale, de ses fonctions de contrôle, sur le développement des gaz schistes, les citoyens restent peu informés sur les enjeux.

Plus grave, en dépit des mouvements de protestation de la rue, la gestion de la rente pétrolière obéit à la même transparence opaque.

L’obligation d’informer sur l’usage de l’argent du pétrole, sur les avoirs de Sonatrach à l’étranger, sur l’efficacité des dépenses budgétaires, ne constitue pas une tradition démocratique dans notre pays. Elle reflète plutôt l’absence d’un État de droit et d’un souci de préserver pour soi la répartition de la rente.

K. R