Nouvelle mutation énergétique: Ce que fera l’Algérie de son pétrole en 2025

Nouvelle mutation énergétique: Ce que fera l’Algérie de son pétrole en 2025

Ce changement de cap imposera inévitablement à la compagnie Sonatrach de changer de vocation.

Que fera l’Algérie de son pétrole d’ici 2025? La réponse à cette question est toute simple: elle le transformera totalement. Cette révolution énergétique qui fera passer l’Algérie un pays producteur, mais non exportateur, n’est pas un scénario catastrophe. Bien au contraire, la mutation en question fera d’abord économiser à l’Algérie près d’un milliard de dollars, soit la facture de nos importations annuelles en carburants. Ensuite, l’Algérie n’exportera pas de pétrole brut certes, mais vendra notamment aux pays africains des produits raffinés comme l’essence et le gasoil, ce qui est autrement plus rentable en termes de devises.



Mais pour ce faire, il faut une infrastructure de l’industrie pétrochimique conséquente. C’est ce qui est en train de se concrétiser avec le lancement dès 2017 de la réalisation de quatre nouvelles raffineries à Tiaret, Hassi Messaoud, Arzew et Biskra. D’ailleurs, les contrats d’exécution de celle de Hassi Messaoud et Tiaret devraient être signés avant juin 2017. La compagnie nationale Sonatrach et le groupe China Petroleum Engineering and Construction (Cpecc) ont signé un contrat de 45 milliards de dinars pour réaliser les travaux de réhabilitation de la raffinerie de Sidi R’zine à Baraki (Alger).

Le projet de réhabilitation de la raffinerie d’Alger, dont le délai de réalisation a été fixé à 21 mois, devrait permettre, une fois réceptionné, en septembre 2018, d’augmenter de 35% les capacités de raffinage de cette unité, mais aussi de produire des carburants aux normes internationales. En 2014, la raffinerie d’Alger avait traité 2,8 millions de tonnes d’hydrocarbures.

Elle couvre le besoin en produits pétroliers de 18 wilayas du centre du pays. L’objectif tracé par les autorités est de convertir les matières premières localement et produire nos besoins en carburants déjà à partir de 2018. Il s’agit donc d’ajuster le rythme de développement des capacités de raffinage à celui de la croissance de la consommation interne. La démarche est judicieuse sachant que la demande nationale explose avec le développement vertigineux du parc automobile sans compter la saignée provoquée par la contrebande de carburant aux frontières.

L’industrie pétrochimique ne signifie pas seulement raffinage de pétrole mais suppose une très larvée gamme d’une industrie énergétique en aval d’une réelle diversification économique. Surtout que ces produits destinés à l’exportation ont une très grande valeur ajoutée.

Il s’agit des produits comme le méthanol, l’azote liquide et l’hélium, la résine, le PVC et éthylène… Ce changement de cap, imposera inévitablement à la compagnie Sonatrach de changer de vocation. Le groupe sera obligé de sortir de l’équation production-exportation, mais de trouver des joint-ventures avec le secteur de l’industrie en vue de se mettre en phase de cette mutation en devenir pour le pays. Un autre gros challenge pour Sonatrach et pour le pays.