Nouvelle mise au point de l’ANP sur In Salah: « On veut à tout prix donner l’impression que l’armée s’implique »

Nouvelle mise au point de l’ANP sur In Salah: « On veut à tout prix donner l’impression que l’armée s’implique »

L’armée algérienne est de nouveau montée au créneau pour réfuter toute immixtion dans le jeu politique notamment au sujet de la situation à In Salah.

Le Ministère de la défense nationale a déjà fait une « mise au point » officielle sur son site au sujet de la version rapportée par les journaux via les militants contre le gaz de schiste à In Salah et souligner que le chef de la 6ème région militaire est intervenu sur ordre du haut-commandement de l’armée.

La mise au point réfutait implicitement des affirmations selon lesquelles le général-major Athamnia aurait désavoué l’action des forces de l’ordre à In Salah. La mise au point était surtout destinée à nier que l’armée se charge du dossier, très politique, du gaz de schiste.

La « mise au point » n’a cependant pas mis fin aux analyses et spéculations sur le rôle de l’armée dans la gestion de la crise de In Salah, comme en témoigne un article publié, hier, par le journal El Watan, intitulé « l’armée au charbon à In Salah ».

S’il est normal, notait l’auteur de l’article, « que l’armée anticipe sur de probables dérapages sécuritaires, elle ne peut pas endosser le costume des politiques qui ont déserté les lieux. Il y a malheureusement quelques signes qui accréditent l’idée que le pouvoir a sous-traité la gestion de cette crise à l’armée ».

Il est maladroit, poursuivait l’auteur, « de confier une aussi délicate mission casse-cou à l’armée, qui reste la seule institution crédible aux yeux des Algériens face à un Président absent, un gouvernement en mode veille et un Parlement rentier et discrédité ».

C’est par le canal d’El Watan et en mode « off » que l’armée refait une nouvelle mise au point pour rejeter l’idée d’interférence dans le jeu politique ou d’une prise en charge du dossier du gaz de schiste.

Une source « proche du ministère de la défense nationale » (MDN) a ainsi expliqué à Salima Tlemçani que l’armée n’avait pas envoyé de troupes à In Salah et que « le dispositif en place dans cette ville existait bien avant les évènements ».

Revenant sur la rencontre du général-major Athamnia avec les membres de la société civile de In Salah, la « source proche » la cadre strictement dans un volet sécuritaire. Il s’agissait de mettre en garde contre les « dangers du recours à la violence ou de dégradations des infrastructures publiques ».

Les discussions portaient sur les conséquences des actes de violences et « il n’était nullement question d’exprimer un avis pour ou contre la manifestation » mais d’insister sur la préservation de « l’ordre public » qui à In Salah relève de la gendarmerie nationale, corps relevant du MDN.

La source rappelle également que les exploitations pétrolières et gazières sont « sous la responsabilité de l’armée » et que le dispositif a été renforcé après l’attaque terroriste de Tiguentourine à In Amenas en janvier 2013. « C’est pour vous dire que la présence de l’armée dans la région n’est pas du tout liée aux manifestations ».

La même source explique par ailleurs que le dispositif de l’armée à Bellara était toujours en place pour faire face aux nuisances terroristes mais qu’il a été renforcé ces derniers jours en raison de la visite officielle du Premier Ministre du Qatar pour le lancement de la nouvelle usine sidérurgiques.

« on veut à tout prix donner l’impression que l’armée s’implique dans une mission qui n’est pas la sienne » indique la source en précisant en réponse à une question que ce n’était « peut-être pas le moment » de réagir de manière officielle.

Le chef d’état-major de l’armée algérienne et vice-ministre de la défense, Ahmed Gaid Salah a sévèrement, tancé, fin novembre 2014, les partis membres de la CNLTD accusés de contester la « légitimité » du président de la République et tenter de « semer le désordre » dans le pays.

La mise en garde n’était pas passée par le canal officiel du Ministère de la défense nationale(MDN) mais via un article paru dans le journal El Khabar couvrant une visite d’inspection du chef d’état-major de l’armée aux unités posiitionnées près des frontières dans la région de Béchar (3ème région militaire).

Le général Gaïd Salah, sans les nommer directement, a accusé les membres de la CNLTD qui appelaient à des présidentielles anticipées en arguant de la « vacance » du pouvoir présidentiel, de chercher à semer « le chaos dans le pays » en avertissant que l’armée ne permettra le « tekhlat » (subversion) de la « part de ceux qui mettent en doute l’honnêteté des élections présidentielles ».