Une entreprise en pleine turbulence
Les représentants des contestataires menacent d’inscrire leur mouvement dans la durée.
Pour la énième fois, le complexe industriel électroménager Eniem de Oued Aïssi à Tizi Ouzou a été paralysé par un mouvement de grève ce jeudi. Les contestataires affirmaient vouloir manifester leur refus du retour des ex-membres du comité de participation, hier, samedi, alors que le travail à l’usine la plus importante de la wilaya semblait reprendre normalement.
De leur côté, les contestataires insistaient sur la nécessité de renouveler la composante de la section syndicale qui, selon eux, doit inclure des travailleurs jeunes et qui n’ont jamais exercé dans la section ni dans le comité de participation. Le mouvement a été enclenché, semble-t-il, suite à l’opération de communication lancée pour le renouvellement des cartes d’adhésion à la section syndicale.
C’est une condition incontournable pour que le conflit trouve une issue positive. Les représentants des contestataires menaçaient d’inscrire leur mouvement dans la durée si cette exigence n’est pas prise en compte.
Pour sa part, M.Aguini Ramdhane, président démissionnaire du comité de participation, contacté par nos soins, affirmait qu’un groupe de travailleurs est à l’origine du mouvement de grève. D’ailleurs, estime-t-il, le travail a repris le plus normalement du monde après quelques heures seulement et que c’est l’union locale qui a ouvert le bureau et non lui. Pour M.Aguini, ce sont plusieurs centaines de travailleurs qui l’ont sollicité pour reprendre la présidence du comité de participation.
Mais, poursuit-il, il n’a jamais été question d’enfreindre les règles démocratiques. L’opération de vote est indispensable.
Le même responsable insistera, toutefois sur la nécessité de remettre le comité de participation en marche. Pour Aguini Ramdhane, la suspension de cette structure a eu des conséquences néfastes sur les conditions sociales des travailleurs. Il citera comme exemple, la suspension de la convention de l’usine avec la clinique Kati qui assurait la prise en charge sanitaire des travailleurs et leurs ayants droit.
En fait, le conflit qui perdure dans ce complexe industriel n’est pas nouveau. Au mois de février dernier, une grève a paralysé les travaux durant un mois. L’issue du conflit n’a pas été trouvée mais une promesse des anciens de la section syndicale de ne pas se représenter à l’élection a été contractée selon les contestataires.
Enfin, il est également à rappeler que le complexe industriel Eniem a connu une période de difficulté avant qu’une enveloppe de 16 milliards de dinars ne lui soit allouée pour son assainissement financier. Ramdhane Aguini, rappelait hier, justement le rôle qu’il a joué au sein du comité de participation pour arracher ce budget.