Wafia Sifouane
Paralysant de nombreuses universités au niveau du territoire national, les étudiants dont la majorité s’est déclarée en grève en soutien au mouvement populaire, battront le pavé aujourd’hui comme chaque mardi depuis le 22 février dernier.
Organisant d’imposantes marches dans de nombreuses régions du pays, les étudiants sont devenus aujourd’hui des figures emblématiques du Hirak. En plus d’être fortement impliqués dans le mouvement pacifique, les étudiants algériens se sont organisés en comités indépendants au sein de leurs facultés et tiennent régulièrement des assemblées générales durant lesquelles ils décident de la suite de leur mouvement. C’est le cas du comité indépendant de l’université Alger 1, qui a décidé samedi dernier d’entamer une grève partielle d’une journée, qui sera consacrée à la sensibilisation sur l’importance de la mobilisation dans le mouvement populaire.
Hier, c’est au niveau de l’amphi El Intifada que les étudiants se sont donnés rendez-vous afin de débattre de leur mouvement estudiantin. Cependant, ils ont dénoncé l’attitude du rectorat qui a refusé d’autoriser une conférence animée par des secouristes sur les techniques de secourisme, sous prétexte que le comité n’est pas « une organisation officielle ». Par ailleurs, si les étudiants de l’université Youcef-Benkheda ont opté pour une grève d’une journée, cela n’est le cas du reste des étudiants des autres universités de la capitale, qui ont carrément paralysé leurs établissements. C’est le cas des facultés de droits de Saïd-Hamdine ainsi que la faculté de médecine, dont les étudiants refusent toujours de rejoindre les amphis. Dans d’autres régions du pays, de nombreuses universités ont été désertées aussi par les étudiants comme à Constantine, Ouargla ou El Oued où des étudiants ont carrément fermé les accès à l’établissement.
De son côté, le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) a déploré l’entêtement des étudiants pour le maintien de la grève et appelé ces derniers à se montrer raisonnables. « Notre soutien au mouvement populaire est indéfectible et nous invitons les étudiants à sortir en masse chaque mardi pour manifester de manière pacifique mais, nous sommes contre ce mouvement de grève qui est en train de vider l’Université algérienne », a indiqué Abdelhafid Milat, coordinateur national du Cnes.
