Réagissant à la répression vendredi des manifestants, Washington a indiqué qu’à ses yeux la nouvelle loi sur les manifestations n’est “pas conforme aux standards internationaux”, car elle limite “la liberté de rassemblement, d’association et d’expression et ne va pas faire avancer la transition politique en Égypte”.
“Nous renouvelons nos inquiétudes, que nous partageons avec les représentants de la société civile en Égypte : la loi sur les manifestations est restrictive et ne répond pas aux standards internationaux. Limiter la liberté de rassemblement, d’association et d’expression ne va pas faire avancer la transition politique en Égypte”, a déclaré, vendredi, la porte-parole du département d’État américain, suite à la répression de manifestations au Caire.
Les États-Unis ont donc réaffirmé leur inquiétude, vendredi, après l’arrestation d’environ 200 personnes, tout en soulignant qu’à leurs yeux la nouvelle loi sur les manifestations n’est “pas conforme aux standards internationaux”.
Indiquant que “cette semaine, les autorités égyptiennes ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser des manifestations pacifiques, et ils ont arrêté de nombreux manifestants”, la porte-parole du département d’État US, Jennifer Psaki, a insisté sur le fait que “les États-Unis sont inquiets des effets néfastes d’une récente loi adoptée en Égypte sur les manifestations”. La même source a ajouté que “plusieurs d’entre eux auraient été battus et relâchés en plein désert par les autorités. Des manifestants pacifiques doivent avoir la possibilité d’exprimer leur point de vue”. À ce sujet, Jennifer Psaki a également appelé les manifestants à rester pacifiques au cours de leurs rassemblements. Il faut croire que ces déclarations américaines ont trouvé écho au Caire, où un vice-Premier ministre égyptien a critiqué la récente loi controversée sur les manifestations, appelant à réexaminer le texte qui interdit tout rassemblement n’ayant pas obtenu au préalable l’autorisation des autorités, dans un entretien publié samedi. Il s’agit de Ziad Bahaa Eldin, économiste de formation entré en politique après la révolte qui a renversé Hosni Moubarak début 2011, qui est une des principales figures des «libéraux» au sein du gouvernement intérimaire nommé par l’armée après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi début juillet. Évoquant cette loi, jugée liberticide par les défenseurs des droits de l’homme en Égypte comme à l’étranger, il s’est dit “personnellement pas satisfait depuis le début”. “J’ai encore des réserves sur cette loi, sur la façon dont elle a été proposée et discutée ainsi que sur le moment choisi pour sa promulgation”, a-t-il encore déclaré au quotidien panarabe à capitaux saoudien Asharq Al-Awsat basé à Londres.

“Ce ne serait pas un mal d’examiner de nouveau cette loi qui a suscité la contestation, et ce ne serait pas non plus mauvais d’examiner ce qui devrait être fait pour obtenir un consensus” autour de ce texte, a-t-il poursuivi. Il s’agit de la première critique publique venue d’un responsable gouvernemental de cette loi, que le ministère de l’Intérieur s’est dit à plusieurs reprises déterminés à appliquer “avec fermeté”. À signaler enfin que le comité chargé de réviser la Constitution en Égypte devait entamer hier le vote final sur le texte de la loi fondamentale révisée, qui sera ensuite soumis à référendum, a indiqué le porte-parole de cette assemblée.
Après avoir destitué et arrêté le président Mohamed Morsi, les militaires ont suspendu, début juillet, la Constitution adoptée sous sa présidence et nommé 50 personnalités -en majorité des libéraux- pour réviser cette loi fondamentale. Après plus de deux mois de travail, le “Comité des 50” doit désormais voter chacun des 244 articles à partir de samedi après-midi, selon Mohamed Salmaoui. Le vote devrait durer “un ou deux jours”, a précisé Kamel el-Helbaoui, l’un des vice-présidents du Comité, cité par le journal Al-Ahram.
M. T