
Débouté de son exigence d’un format qui aurait donné prétexte à sa diplomatie de s’opposer à la présence de la RASD au sommet d’Abidjan, le Maroc ne va probablement pas en rester là et tentera d’y faire obstruction de manière inconvenante comme cela est désormais la stratégie de ses diplomates. De cette stratégie qui privilégie l’esclandre et le scandale diplomatique irrespectueux pour les Etats participants, l’opinion internationale en a eu à connaître les pitoyables manifestations dont la plus récente en a été la tentative humiliante avortée à Maputo de la délégation marocaine d’obtenir l’exclusion de la délégation de la RASD à l’occasion de la réunion ministérielle sur le développement de l’Afrique (TICAD-VI).
Oublieux que c’est à la condition solennellement acceptée par lui de ratifier sans réserve l’acte constitutif de l’Union africaine qu’il a été admis au sein de celle-ci, le Maroc se comporte à l’égard de l’organisation panafricaine de la manière la plus vicieuse qui puisse car il pousse en sous-main les partenaires étrangers avec lesquels elle traite des questions continentales à ne pas la considérer comme parlant et décidant au nom des Etats qui en sont membres. Ses sournoises menées par ailleurs encouragées par les puissances extracontinentales qui ont intérêt à ne pas avoir en Afrique une institution investie du pouvoir de parler au nom de l’ensemble de ses Etats, le Maroc les poursuivra avec l’objectif qu’elles finiront par faire voler en éclats le consensus au sein de l’Union africaine sur la qualité de membre à part entière et irrévocable des Etats dont la RASD l’ayant porté sur les fonts baptismaux. Mais à ce jeu-là, c’est le Maroc qui est en train de perdre car faisant à chaque coup la preuve que son retour dans la famille africaine est une opération destinée à semer la discorde en son sein qui lui permettrait de lever l’obstacle de la solidarité avec la RASD et le peuple sahraoui qu’exprime l’Union africaine faisant barrage à la reconnaissance internationale qu’il cherche à obtenir pour l’occupation, violant la légalité internationale, du Sahara occidental.