Nouvelle équipe gouvernementale: Combien y aura-t-il de femmes

Nouvelle équipe gouvernementale: Combien y aura-t-il de femmes
P170511-26

En plus de leur nombre, les observateurs s’interrogent sur la possibilité de voir une femme en… «hidjab» dans le nouvel Exécutif surtout que même les partis dits «laïques» ont succombé à cette tentation…

Les législatives terminées, la composante du nouveau gouvernement est l’objet de toutes les attentions. Politiques, experts et citoyens lambda s’interrogent sur le nouveau visage de l’Exécutif: qui seront les hommes et surtout les femmes sur lesquelles s’appuiera le président Bouteflika? En effet, la représentativité des femmes dans le prochain gouvernement est une épineuse question.



Elles étaient au nombre de sept dans les deux précédents gouvernements pour voir le nombre se réduire à cinq pour…26 hommes. La question est d’autant plus d’actualité, vu que même leur nombre dans la nouvelle législature a considérablement diminué. Elle ne sont que 121 (26,19%) contre 146 (31,6%) dans la précédente Assemblée populaire nationale, qui avait marqué l’histoire des femmes en Algérie, puisque seulement 29 femmes (7,7%) ont siégé dans la précédente législature (2007-2012).

Une révolution féminine qui avait été l’oeuvre du président Bouteflika qui, en 2011, avait fait passer une loi pour imposer des quotas de femmes dans les assemblées élues afin de leur assurer une meilleure représentativité. Mais voilà que cinq ans après cette avancée, on assiste à un retour en arrière avec une diminution du nombre de nos femmes députées. Les femmes rencontrent toujours les mêmes obstacles pour accéder aux fonctions de gouvernance.

Les barrières organisationnelles, culturelles, comportementales, la prépondérance des codes masculins et le déficit de réseaux, sont encore vivaces pour «bloquer» les femmes dans leurs aspirations à obtenir des postes de gouvernance. C’est paradoxal dans un pays où plus de 34% de femmes occupent des postes de responsabilité, 13% dans le secteur de l’éducation et 66% dans celui de la justice.

C’est également un paradoxe dans un pays où les femmes sont en train de faire «une révolution tranquille» en étant chaque année plus nombreuses que les hommes à obtenir leur baccalauréat. En globalité, ces chiffres prouvent une chose: même si la femme algérienne a réussi à se frayer un chemin et à s’imposer dans la société, elle ne l’a pas encore fait dans la politique. Assisterons-nous à ce même constat amer au niveau du futur gouvernement? Auront-elles de plus grandes responsabilités?

Le président de la République qui s’est battu pour consacrer la parité au niveau de l’Assemblée populaire nationale en imposant dans la nouvelle loi électorale, un quota de 30% de femmes, serait enclin à faire de même dans son gouvernement de renouveau national, avec une parité qui touchera non seulement les jeunes, mais aussi les femmes! Autre tour que pourrait nous sortir le président de son chapeau, la nomination pour la 1ère fois d’une femme en… «hidjab».

Que cela plaise ou dérange, ce code vestimentaire s’est imposé dans la société algérienne. Durant ces législatives, les femmes voilées n’étaient pas seulement présentes dans les listes des partis islamistes. Même les partis dits «laïques» tels que le RCD et le FFS ont succombés à la tentation en présentant des candidates voilées, voire des femmes sans…visages!

Le président de la République qui aime les scénarii à suspense et rebondissements, pourrait donc faire jaillir cette surprise de sa boîte secrète…