Nouvelle constitution : Verrou ou réelle ouverture ?

Nouvelle constitution : Verrou ou réelle ouverture ?

La prochaine Constitution devrait limiter l’âge du candidat à la présidentielle à 70 ans. Selon certaines indiscrétions, cette nouvelle mesure limitative aurait un lien direct avec les ambitions de plusieurs « hommes politiques » qui commencent à se placer d’ores et déjà sur la scène.

L’article dispose entre autres, que le « mandat présidentiel de cinq ans, renouvelable une seule fois » et la « limite d’âge de 40 ans au moins et moins de 70 ans, pour tout candidat à l’élection présidentielle ».

Ainsi la future Constitution bloquerait de fait des candidats dont l’âge dépasse les 70 ans. Et ils sont nombreux ceux qui seront de fait éliminés par cette disposition. A commencer par le fondateur de Talaiet El Houriet Ali Benflis, Abdelaziz Belkhadem, ex-SG du FLN, et Abdelmalek Sellal Premier ministre.

Des hommes politiques connus comme Amar Saadani, 65ans, Louisa Hanoune du PT, Mohcéne Bellabes du RCD, Abderrezak Mokri de HMS, Abdallah Djaballah du PJD, le président du Front du Changement, Abdelmadjid Menasra, le patron du FCE, Ali Haddad, Mouloud Hamrouche ou encore Ahmed Ouyahia, le directeur de cabinet de la présidence de la République et d’autres pourront ainsi se présenter à la présidentielle de 2019.

En attendant, l’adoption de la nouvelle Constitution est reportée sine die. En effet, le président Bouteflika veut mettre toutes les chances du côté du FLN pour faire passer le texte et les amendements qu’il souhaite et favoriser ainsi celui qui obtiendra le consensus.

Les ambitions démesurées de Saâdani

Le SG du FLN, Amar Saâdani, ne manque pas d’ambition. Il se prépare déjà à cette éventualité et veut éliminer tous les grains de sable qui peuvent enrayer la machine. La récente sortie de Belkhadem- il aurait confié à ses proches qu’il a le feu vert des décideurs- a mis en émoi Saâdani qui a sorti la grosse artillerie vendredi dernier contre l’ex-chef de gouvernement qui a réuni autour d’un dîner plus de 50 membres du comité central. Les propos insultants envers Belkhadem cachent mal une gêne et un désarroi profonds du SG du FLN.

Son OPA sur les préparatifs du 10e congrès ne lui suffit plus. Saâdani a accusé Belkhadem de « comploter » contre le parti et ne s’est pas privé de formules pour le traîner dans la boue et révéler qu’il « manigance » contre la direction du parti, sous les ordres de ses maîtres : « Belkhadem porte bien son nom.

C’est un khadem, (un serviteur) au profit de ses maîtres. Belkhadem ne bouge pas sans les ordres de ses maîtres ». Saadani s’est aussi attaqué l’année dernière au chef du DRS le général de corps d’armée Mohamed Mediène. Il veut éliminer politiquement ses adversaires. Ses récentes et fréquentes accusations contre l’Opposition lui donnent pour le moment ce rôle de paravent.

D’ailleurs Belkhadem le confirme à TSA : « Pour obtenir le soutien du président Bouteflika, il s’attaque aux autres parce qu’il n’a pas d’arguments. Il n’a pas d’idées ni de programme » dit-il. Cette passe d’armes entre les deux hommes illustre au mieux la lutte au sommet qui commence pour la succession de Bouteflika.

L’opposition, réunie autour de la CNTLD qui a refusé de prendre part à la révision de la Constitution menée par le directeur du cabinet à la présidence Ahmed Ouyahia, a fait part d’une réunion prochaine pour élaborer un projet commun en la matière de l’instance indépendante pour la gestion des élections. Elle exige avant toute chose la création d’un organisme indépendant pour la gestion des élections aux lieu et place du ministère de l’Intérieur.