L’adoption de la nouvelle constitution le 07 février soulève nombre de questions, dont celle de la liberté de la presse abordée dans un communiqué publié le 08 février par l’ONG Reportes Sans Frontières (RSF) qui appelle à sa mise en pratique dans le respect des conventions internationales ratifiées par l’Algérie.
« les limites légales telles que l’atteinte au Chef de l’état, à la sécurité nationale ou encore aux valeurs morales de la Nation sont extrêmement inquiétantes du fait de leur imprécision » estime l’ONG dans son communiqué, citant notamment l’article 41 quater de la nouvelle constitution qui prévoit que le droit à l’information est limité « aux droits d’autrui, aux intérêts légitimes des entreprises et aux exigences de la sécurité nationale » . Concernant l’article 41 ter de la même constitution, prévoyant l’exercice de la liberté d’information “dans le cadre de la loi et du respect des constantes et des valeurs religieuses, morales et culturelle de la Nation” RSF rappelle que « l’article du 19 Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), ratifié par l’Algérie en 1989, prévoit qu’aucun organe d’information ne peut être pénalisé au motif qu’il est critique d’un système politique et social ».
Enfin, Reporters Sans Frontières estime que « si les exigences de la sécurité nationale sont considérées comme légitimes selon les normes internationales, le Comité des droits de l’homme rappelle qu’elle doit être appliquée de façon compatible avec l’article 19 du Pacte, et donc être expressément fixée par la loi, nécessaire, et proportionnelle à l’objectif légitime poursuivi. ».
Il est à rappeler qu’en matière de liberté de la presse, l’Algérie est classée à la 119ème place du classement mondial établi en 2015 par RSF et figure dans le top 10 des pays considérés comme étant dangereux pour les journalistes par la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ).