D’anciens criminels impliqués dans des affaires d’atteinte à l’économie nationale, trafic de drogue et autres, seront fichés dans une nouvelle banque de données.
La Gendarmerie nationale vient de créer une nouvelle banque de données comportant les noms, photos et empreintes d’anciens criminels, datant des années 1960, 70 et 80. Cette banque de données sera conservée dans une salle hautement sécurisée.
Elle sera aussi réactivée avec l’entrée en vigueur du passeport et de la carte d’identité biométriques, selon une source proche de la GN. Les anciens criminels impliqués dans des affaires d’atteinte à l’économie nationale, trafic de drogue et autres, seront fichés dans cette nouvelle banque de données. Il s’agit là des grands barons de la drogue, de personnes impliquées dans de grosses affaires de corruption. Les empreintes de ces ex-criminels seront réactualisées à travers de nouveaux fichiers pour mieux conserver les données.
D’autre part, et selon une source sécuritaire, l’entrée en vigueur du passeport et de la carte d’identité biométriques, prévue d’ici fin 2010, permettront aux services de sécurité (police et Gendarmerie nationale) d’élucider plusieurs affaires de vols, de meurtres et surtout de corruption. Il s’agit de plusieurs milliers d’affaires non élucidées et qui datent de plusieurs dizaines d’années.
A titre d’exemple, les casses perpétrés durant ces vingt dernières années à travers plusieurs wilayas du pays seront revus par les gendarmes à l’occasion de la mise en application de la biométrique en Algérie.
En effet, comme dans le casse d’une bijouterie par exemple, ou une autre affaire de vol commis par des personnes anonymes, les services de sécurité relèvent les empreintes laissées par les voleurs.
Ces empreintes sont aujourd’hui stockées dans des fichiers soigneusement protégés. La police scientifique comme la Gendarmerie nationale possèdent des milliers d’empreintes de ces personnes anonymes. Toutefois et grâce à la mise en service des nouveaux documents biométriques, les deux corps de sécurité pourront enfin identifier les coupables.
Le travail est très simple, ajoute notre source. Pour chaque citoyen il est procédé au prélèvement de ses empreintes pour l’acquisition du passeport et de la carte d’identité biométriques. Ces empreintes seront contrôlées par les services de sécurité. Si les empreintes de la personne sont identiques à celles de la personne recherchée, elle sera systématiquement arrêtée. La police tout comme la Gendarmerie nationale accordent un intérêt particulier à cette nouvelle mesure.
Des milliers de personnes impliquées dans des vols sont toujours non identifiées, mais avec l’application de la biométrie en Algérie elles le seront enfin. La mise en service du nouveau passeport biométrique est prévue pour le mois de novembre prochain. Le ministère de l’Intérieur prépare déjà ce grand événement, malgré les difficultés qui persistent au niveau des daïras et APC. Face à cet obstacle, les trafiquants de faux documents sont passés à un niveau supérieur dans leurs actions.
En effet, a quelques mois de la mise en application officielle de la carte nationale et du passeport biométriques, les réseaux de trafic de faux documents accentuent leurs activités pour gagner plus d’argent. Récemment, un réseau composé de vingt personnes a été démantelé à Oran, grâce à la vigilance des services de sécurité.
Ce réseau est spécialisé dans le trafic de fausses cartes d’identité et de faux passeports. Son champ d’activité s’étend sur presque toute la région de l’Ouest du pays. Avant ce coup de filet réalisé par la police d’Oran, une autre affaire a été élucidée à Annaba. Un réseau de trafic de faux passeports et cartes d’identité, composé de six personnes, quatre ressortissants africains et deux Algériens, a été démantelé.
Selon les experts, cet accroissement des activités des réseaux de trafic de faux documents n’a qu’une explication. Aujourd’hui, les réseaux maffieux veulent profiter au maximum avant l’entrée en vigueur des nouveaux documents biométriques. Pour cette raison, la police tout comme la Gendarmerie nationale sont sur qui-vive.
La vigilance est redoublée et les moyens sont renforcés afin de faire échec à ces réseaux. Par ailleurs, dix réseaux de trafic de faux passeports et cartes d’identité ont été démantelés depuis 2009 sur l’ensemble du territoire, et ce, grâce aux enquêtes menées par les services de sécurité qui visent à mettre un terme aux activités illégales de ces dangereuses personnes.
A Alger, plusieurs de ces réseaux ont été anéantis l’année passée. Ces groupes sont généralement composés de ressortissants africains, des Maliens, Nigériens et Camerounais, mais également d’Algériens.
Plusieurs faux documents, cartes grises, passeports, cartes d’identité et même des faux euros et dinars ont été récupérés lors de multiples perquisitions menées par les services de sécurité. Généralement, ces groupes utilisent des moyens très sophistiqués et des techniques très avancées pour produire les faux documents.
Par Sofiane Abi