Nouvelle augmentation des prix de produits alimentaires, Le cadeau empoisonné de 2014

Nouvelle augmentation des prix de produits alimentaires, Le cadeau empoisonné de 2014

Les produits existent mais à des prix effarants

Avec la baisse des recettes pétrolières et l’augmentation de la facture alimentaire, nos réserves de change risquent de fondre comme neige au soleil.

Les Algériens viennent de recevoir un «beau» cadeau de fin d’année! Ils débutent 2014 par une nouvelle augmentation des prix qui a touché principalement les produits laitiers. Mais pas seulement puisque «toutes les matières premières et produits issus de l’importation ont augmenté ou augmenteront dans les prochains jours», révèle un importateur ayant requis l’anonymat. Parmi les augmentations les plus remarquées, celle du lait en brique qui a connu une augmentation de plus de 20 DA. Le lait en poudre, lui aussi a connu une flambée.

Tout comme les yaourts qui ont vu leur prix majoré de 3 à 5 dinars, selon les variétés et la marque du yaourt. Par exemple, ceux fruités sont désormais cédés à 25 DA, alors qu’il ont toujours coûté 20 DA. Mais la flambée qui fait très mal aux citoyens est celle du lait pour bébés. Ce produit a vu son prix augmenter d’une moyenne variant entre 30 et 50 DA. Par exemple, une marque qui coûtait 470 DA est dé-sormais affichée au prix de 520 DA.

Les farines pour bébés ont également connu une hausse, estimée en moyenne à une trentaine de dinars. Sachant que ce genre de nourriture pour enfants qui ne sont pas produits localement, coûtaient déjà avant cette augmentation les yeux de la tête, on peut dire que les pauvres parents sont saignés!

Il faut aussi rappeler que ce n’est pas la première fois que les Algériens accueillent une nouvelle année par ce genre de «bonnes» surprises! Déjà l’année dernière, ils avaient été accueillis à froid par l’augmentation des prix des transports publics. De véritables cadeaux empoisonnés pour les foyers dont le pouvoir d’achat subit déjà de plein fouet les envolées quotidiennes des fruits et légumes. Ces derniers mois, en effet, les fruits et légumes ont atteint des records jamais enregistrés! A titre d’exemple ceux qui jadis étaient considérés comme les légumes du pauvre, ont dépassé la barre fatidique des 300 DA le kg! Il a fallu l’intervention des hautes autorités pour arriver à faire baisser le prix des haricots. Et encore leur prix est à 300 DA!

Même constat du côté des pois chiches et des lentilles qui eux ont dépassé les 200 DA le kilogramme.

Avec des prix pareils et un Snmg de 18.000 DA, quel pouvoir d’achat va-t-il rester donc aux Algériens en 2014? Eux qui ont depuis longtemps abandonné les à-côtés, ne réservant leur budget qu’au côté alimentaire, ne pourront bientôt plus se nourrir! Car, il est rappelé aussi le prix du loyer qui est comparable, si ce n’est plus élevé que ceux des plus grandes capitales du monde, et où le Snmg est dix fois supérieur. A ce rythme, en 2014, le pouvoir d’achat en berne, ne sera plus un terme approprié pour qualifier le malheur que vivent les foyers algériens. D’ailleurs, il se pourrait même que le mot «pouvoir d’achat», tout court, disparaisse de notre lexique.

Où va-t-on comme ça? Où va cette Algérie rentière qui ne produit rien? Cette nouvelle flambée que les opérateurs expliquent par l’énième baisse du dinar, doit être une sonnette d’alarme pour nos responsables! De quoi sera fait 2014? Car, il y a une réalité qui ne ment pas! Nous n’avons pas encore réussi à sortir de notre dépendance des hydrocarbures. Et en parallèle, les recettes pétrolières sont en baisse, plus de 12% au premier semestre de l’année dernière. Ce qui avait même fait réagir le ministre des Finances Karim Djoudi, au mois de novembre dernier. «Il y a une inquiétude que personne ne peut nier (…) d’où la nécessité de continuer à créer la richesse (hors hydrocarbures, Ndlr) et de l’emploi et veiller à ce que nos équilibres ne soient pas perturbés à moyen terme», avait-il prévenu. Le temps du pétrole en hausse semble donc révolu! Et les propos du grand argentier du pays, sont encore plus inquiétants quand on sait que la facture alimentaire est elle, par contre, en nette augmentation. Elle a connu une hausse faramineuse de 11,45% en moins d’un an!

Les importations algériennes de produits alimentaires s’élèvent à 7,32 milliards de dollars sur les neuf premiers mois de 2013. Cette situation fait que la balance des paiements de notre pays est «en état de choc». L’année dernière, notre balance des paiements a été déficitaire et les réserves de change ont commencé à diminuer. «Le compte courant de la balance des paiements extérieurs a enregistré un déficit de 1,2 milliard de dollars au premier semestre de l’année en cours, alors qu’il avait enregistré un excédent de 10 milliards de dollars au premier semestre 2012», avait révélé, en septembre dernier, Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d’Algérie.

A ce rythme donc, nos fameuses réserves de change estimées à quelque 191 milliards de dollars vont fondre comme neige au soleil! Attention à la marche…