Les choix du président et les grandes lignes de l’action du prochain gouvernement
La cérémonie d’investiture de la nouvelle législature est prévue prochainement, comme l’ont indiqué des sources à l’APN, ajoutant que cela dépend des décisions du Conseil constitutionnel qui devra se prononcer sur les 165 recours déposés par les partis et candidats contestant les résultats officielles annoncés auparavant.
A dix jours après des élections législatives, de la proclamation des résultats officiels du scrutin par le Conseil constitutionnel et des derniers recours des candidats et partis politiques contestant ces résultats, la classe politique se concerte et les partis politiques projettent des réunions de leurs instances politiques à la fin de mai ou au début de juin dans le but de l’évaluation des résultats, des scores obtenus lors des législatives du 10 mai et d’éventuelles positions à prendre. Et pendant ce temps, les députés qui se préparent à la cérémonie de leur investiture au sein de la nouvelle Assemblée populaire nationale programmée en principe pour jeudi ou au début de la semaine prochaine, avec l’espoir de nouvelles décisions aux 165 recours déposés conformément à l’article 166 de la loi organique portant régime électoral. Partant de ce postulat, et au regard des exigences de changement exprimées par les Algériens qui ont plébiscité le programme du Premier magistrat du pays tout en intégrant dans le système législatif, un paysage politique constitué par une mosaïque de 27 partis politiques + 1groupe indépendant, les observateurs s’attendent à des changements importants.
Les marges de manœuvre entre le calcul des scores et le poids des convictions politiques
Dans ce sillage, qu’elles peuvent être les chances de l’alliance présidentielle dans sa configuration actuelle et selon les propos des deux partis FLN et RND, avec ses 291députés (221+70) et sa majorité absolue de présider l’activité de la quatrième législative pluraliste, et de la désignation du chef de l’exécutif ? Car il ne faut surtout pas oublier que les sujets de majorité politique sont plus des questions de calculs arithmétiques que des convictions politiques. D’autres groupes parlementaires de partis politiques avec lesquels il faudrait compter, est le groupe des 21 élus du FFS qui renoue avec le Parlement après une dizaine d’années, l’Alliance de l’Algérie verte où trois formations sont présentes avec un groupe de parlementaires de 47 députés dont le MSP est membre après son retrait du pôle présidentiel en 2012, pour augmenter son score et bien évidemment le Parti des travailleurs et son groupe parlementaire de 17 élus. Des groupes qui peuvent constituer des oppositions et autres jeux d’équilibre ou de pression dans les marges des grandes tendances lors de débats de grands dossiers.
Le chef de l’exécutif devrait œuvrer dans les marges de la ligne droite en continuité du programme de l’approfondissement des réformes politiques en application avec l’esprit du changement qui les animent et auquel ont adhéré les électeurs et électrices algériens en élisant nettement une majorité parlementaire parmi les 44 partis politiques dont une demi douzaine de partis islamistes avec une soixantaine de députés rejoints par pelotons d’une dizaine d’autres avec une vingtaine d’élus.
Quant au groupe des Indépendants avec 19 sièges élus de 186 listes nationales, l’appartenance politique n’est pas encore précise en attendant la validation officielle des noms des 462 futurs membres parlementaires devant siéger à la nouvelle législature 2012-2017 pour avoir plus d’information sur son orientation. Un échiquier politique riche en courants politiques et peu disant en programmes d’action de gouvernement. Et comme dans tous les cas depuis les premières législatures pluralistes de l’APN en 1997, les partis politiques sont obligés de constituer des coalitions pour pouvoir gouverner dans un système politique où c’est le Président de la République qui nomme le chef du gouvernement et met fin à ses fonctions.
Entre alliance et alternance, quels sont les choix du Président pour le poste de Premier ministre ?
Ces nouvelles données émergents du paysage politique en configuration depuis l’ouverture du champ politique et la mise en œuvre du programme des réformes politiques, annoncées en avril 2011, l’on peut s’attendre à des innovations dans la façon du déroulement du système républicain en Algérie et ce, en réponse à la volonté exprimée par les électeurs algériens au sujet du mode de gouvernance et d’alternative.
Les axes des programmes proposés reposent sur des thèmes comme la paix et la stabilité nationale d’abord, la jeunesse et la nécessité de son accès aux postes de responsabilité pour la relève et le renouveau du projet de société, la justice et la bonne gouvernance dans un Etat de droit, le développement harmonieux des différents secteurs de la vie nationale avec des priorités pour tel ou tel autre secteur. Tous les acteurs politiques parlent de changements radicaux sans plus, sans détails chiffrés ni objectifs fixés et assignés dans des délais et des projets.
En attendant l’investiture de la Chambre basse du Parlement algérien, en l’occurrence, l’Assemblées populaire nationale et ses 462 députés dont 143 femmes dans la semaine qui suit.
Une cérémonie d’installation de l’Assemblée, la validation du mandat de ses députés, l’élection de son président, de son bureau et de ses commissions, des travaux qui devront se poursuivre avec la présentation du programme d’action devant l’assemblée pour avoir de plus amples informations quant à l’avenir du gouvernement.
Houria Akram
Mme Diane Ablonczy, ministre d’Etat auprès du ministre des AE canadien
“Le Canada salue le bon déroulement des élections législatives”
La ministre d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères du Canada, Mme Diane Ablonczy, a exprimé, hier, la satisfaction de son pays des conditions dans lesquelles s’est déroulé le scrutin législatif du 10 mai en Algérie, saluant le rehaussement de la représentativité des femmes au niveau de l’Assemblée populaire nationale (APN) ayant dépassé les 30 %. Lors de sa réponse à une question orale à la Chambre des communes du Parlement canadien, relative aux résultats des élections législatives, Mme Ablonczy a indiqué que son pays « est très heureux » des informations données par des rapporteurs indépendants, dans lesquelles « ils indiquent que ces élections semblent avoir été libres et transparentes, et dépourvues de violence ». « Je note en particulier que 30 % du nouveau Parlement élu est constitué de femmes », a-t-elle ajouté, affirmant que le Canada « est également très encouragé » par les récentes réformes politiques engagées en Algérie. Elle a exprimé, dans le même cadre, le soutien de son pays au gouvernement algérien pour continuer sur la voie « prometteuse » des réformes politiques. Mme Ablonczy a rappelé, à cette occasion, que la politique étrangère de son pays « est fondée sur la promotion des principes de la démocratie, de liberté et des droits des personnes partout dans le monde ». La ministre d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères du Canada (Amériques et Affaires consulaires) répondait à une question du député, M. Parm Gill, dans laquelle il lui avait demandé d’informer la Chambre des communes du Parlement canadien sur l’appréciation du gouvernement du Canada des résultats et du déroulement des élections législatives en Algérie. Vendredi, le Canada s’était réjouit de l’annonce faite par le Conseil constitutionnel algérien sur les résultats officiels des récentes élections législatives.
« Selon des sources indépendantes, il semble que les élections se soient déroulées de manière libre et équitable et que l’on n’ait signalé aucune violence », avait notamment déclaré le ministre canadien des Affaires étrangères, M. John Baird. « Je suis particulièrement heureux de constater qu’un si grand nombre de femmes aient été élues au Parlement. Cela est tout à l’honneur de la population algérienne », avait-il également dit.
Le Mouvement El-Infitah
M. Bouacha : “Nous rallierons le groupe de partis visant à trouver une plateforme d’entente politique”
Le président du Mouvement El-Infitah, M. Omar Bouacha a annoncé, hier à Alger, que son parti a décidé de se « rallier au groupe de partis visant à trouver une plateforme d’entente politique » sur la base de laquelle les formations concernées unifieront leurs positions à l’égard des résultats des législatives 2012 qu’elles rejettent. Lors d’une conférence de presse, M. Bouacha a indiqué que sa formation politique avait décidé de se rallier à ce groupe de partis afin de « coordonner les efforts » pour examiner la situation après l’annonce des résultats des législatives du 10 mai. Ce groupe dont la composante pourrait atteindre 38 recourra au pouvoir « pour la révision des résultats des législatives du 10 mai à l’égard desquelles certaines formations politiques avaient exprimé leur mécontentement », a précisé M. Bouacha.
Au cas où le pouvoir ne répond pas à la revendication relative à la révision des résultats, ce groupe de partis se réunira pour examiner deux décisions, « soit le retrait de la composante actuelle du Parlement » ou « le boycott des prochaines élections locales prévues en octobre prochain », a souligné le président du Mouvement El-Infitah. M. Bouacha a présenté, à cette occasion, les procès-verbaux de dépouillement des voix du Mouvement devant les journalistes qui comportent, selon lui, « des preuves de dépassements », tels que « des signatures sur des PV vides ne contenant aucune information sur la répartition des voix obtenues par les partis ». Le Mouvement El-Infitah, qui obtenu 1 siège sur 462 à la prochaine Assemblée populaire nationale (APN), présentera un rapport sur ces « dépassements». Conformément à l’article 166 de la loi organique portant régime électoral, tout candidat aux élections législatives ou parti politique ayant participé à ces élections, a le droit de contester la régularité des opérations de vote en introduisant un recours par simple requête à déposer au greffe du Conseil constitutionnel dans les quarante-huit heures qui suivent la proclamation des résultats.