Nouveaux attentats-suicides au Nigeria et au Cameroun L’“épidémie” Boko Haram

Nouveaux attentats-suicides au Nigeria et au Cameroun  L’“épidémie” Boko Haram
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Le mouvement terroriste islamiste Boko Haram a multiplié ses attaques meurtrières dans le nord du Nigeria mais aussi au Cameroun, faisant au moins une soixantaine de morts et des centaines de blessés, en l’espace de deux jours, selon un bilan officiel provisoire.

Présentée par la police comme souffrant de “troubles psychiques”, une femme s’est fait exploser hier matin au milieu d’un marché bondé de Damaturu, une ville du nord-est du Nigeria, faisant une dizaine de morts et 47 blessés, selon des sources hospitalières, ont rapporté les agences de presse.

Mais le bilan risque de s’alourdir d’ici les prochains jours, car de nombreux blessés sont dans un état critique, ont précisé les mêmes sources.

Vendredi, une attaque menée par Boko Haram a fait une vingtaine de victimes dans un village de l’Etat de Borno. Avec l’attentat d’hier, le nombre de morts a dépassé la barre des 800, et ce, depuis l’investiture, fin mai, du nouveau président nigérian Muhammadu Buhari, sur un nombre total dépassant les 15 000 morts (entre civils et forces de sécurité), depuis 2009. Élargissant son champ d’action terroriste, Boko Haram a multiplié ses attaques dans le nord du Cameroun, où il a commis samedi soir son cinquième attentat-suicide en l’espace de deux semaines. Boko Haram a utilisé la même méthode qu’au Nigeria, en envoyant une fillette à la guillotine dans la ville de Meroua (extrême nord) pour se faire exploser dans un bar, situé dans un quartier populaire de la ville, faisant une vingtaine de morts et près de 80 blessés, selon un dernier bilan.

Meroua avait été déjà la cible d’un double attentat-suicide mercredi dernier, commis par deux femmes kamikazes, selon les autorités camerounaises.

Le 12 juillet, deux autres femmes kamikazes s’étaient fait exploser à Fotokol (nord), localité frontalière du Nigeria, tuant 11 personnes dont 10 civils et un soldat tchadien.

Depuis le début de l’année, le Cameroun et le Nigeria mènent, conjointement, une difficile lutte contre Boko Haram, rejoints par le Tchad et le Niger qui sont également menacés par ce mouvement terroriste qui a récemment fait allégeance à l’organisation d’Abubakr al-Baghdadi, l’État islamique, présente en Irak et en Syrie, dans le Sinaï égyptien et en Libye.

Acculé dans certaines zones, ce mouvement terroriste a souvent recours aux attentats-suicide, souvent commis, ces derniers temps, par des fillettes difficiles à repérer par les services de sécurité.

Même si les autorités camerounaises et tchadiennes ont proscrit le port du voile intégral dans certaines villes, cela n’empêche en aucun cas Boko Haram de semer la terreur dans ces pays.

L. M